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Actualités du 26 juin 2020

  • Soutien au collectif "La santé en lutte"
    • Solidarité
    • Collectif
    • Soutien

    Du 30 mars 2020 au 30 juin 2020


    Cette pandémie révèle non seulement les inégalités mais également les failles de notre système, notamment et de manière criante, celles de notre système de santé. Soumis à des années d’austérité néolibérale, le collectif "Santé en lutte" dénoncait déjà ses pratiques avan la crise. Aujourd’hui, ilelles s’organisent pour accompagner au mieux les soignant.e.s dans cette situation difficile. Afin de soutenir celles et ceux qui nous soignent et nous protègent, plusieurs actions sont possibles de chez vous. Nous vous relayons la vidéo de Tout va bien-média sur ce sujet et ci-dessous l’appel du collectif de la Santé en lutte pour lutter avec elles et eux. Merci pour vnotre soutien !


    "Plus que jamais, La santé en lutte a besoin de votre soutien !



    Vous voulez soutenir le personnel soignant en première ligne dans la lutte contre le coronavirus ?


    Vous applaudissez à 20h tous les soirs mais vous sentez bien que ce n’est pas suffisant et qu’il faut aussi dénoncer les coupes budgétaires qui nous ont amenés dans cette situation dramatique dans les institutions de soins ?


    Vous pensez vous aussi qu’après cette épidémie, il faudra se battre pour des conditions de travail dignes ainsi que des soins de santé de qualité et accessibles à toutes et tous ?


    FAIRE UN DON


    En attendant de pouvoir descendre dans les rues nombreuses et nombreux pour porter ces revendications, soutenez le personnel des soins de santé organisé dans La santé en lutte en faisant des dons pour recevoir un t-shirt/une banderole sérigraphiés et en portant ainsi notre message, sur vous ou sur votre balcon !


    L’argent récolté servira exclusivement à organiser la lutte pour le refinancement des soins de santé qui sera plus que jamais à l’ordre du jour de la période post-confinement.


    Nous vous proposons donc de faire des dons à La santé en lutte via la plateforme Growfunding.
    https://growfunding.be/fr/bxl/lasanteenlutte


    Pour tout don supérieur à 15€, vous recevrez un magnifique t-shirt sérigraphié “La santé en lutte” OU une belle banderole sérigraphiée avec un message de soutien à accrocher à votre balcon pour contribuer à diffuser nos revendications


    Suite à votre don vous serez re-contacté·e par email pour les détails de la commande (adresse, t-shirt ou banderole, etc.)


    AFFICHER VOTRE SOLIDARITÉ


    Pour celles et ceux qui ont une imprimante chez eux, imprimez et affichez à votre fenêtre les affiches de ce post.


    Pour celles et ceux qui ont le temps, faites des banderoles revendicatives et déployez-les sur votre balcon.


    Et puis prenez-vous en photo avec votre famille, partagez-les sur les réseaux sociaux avec le tag #lasantéenlutte


    Envoyez-les nous aussi sur lasanteenlutte@gmail.com.


    Merci à toutes et tous pour votre soutien
    #Lasantéenlutte


    Lien pour télécharger les affiches : https://drive.google.com/…/19Gf8pxf7W2OqlPvCl9pmoS7rJ…/view…


    SIGNER LA PÉTITION


    "Maintenant on soigne, après nous réglerons nos comptes"


    Pour un refinancement des soins de santé, pour une amélioration des conditions de travail et pour un accès juste et gratuit pour toute la population, signez notre pétition !


    https://lasanteenlutte.org/signer-notre-petition/?fbclid=IwAR0zLflUYe6fgGXps1OlKbfMhmbqRTMTDgV-SQIf9NcuR79TdeMvlGJk4IA


    Si votre organisation ou association désire signer en son nom notre pétition, envoyez nous un e-mail à lasanteenlutte@gmail.com



    https://lasanteenlutte.org/la-sante-en-lutte-a-besoin-de-v…/


    Merci à toutes et tous pour votre soutien
    Merci aux ami.e.s du Réseau ADES pour leur travail de sérigraphie et leur aide."


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     


     

  • Covid & Brigades d’action paysannes (BAP) ? Des news et des chantiers !

    Du 29 avril 2020 au 30 juin 2020



    Merci aux BAP ! En ces temps de confinements, de nombreuses personnes souhaitent aider les paysan.ne.s qui font face à une situation particulière. D’habitude, les BAP sont un outil qui permet à n’importe qui de venir en soutien aux fermes qui en font la demande.


    Mais le confinement a compliquer la situation, à la fois pour le secteur agricole traditionnel dont une partie des travailleurs.euses saisonnier.e.s sont coincés dans leurs pays de résidence...

    • Voir à ce titre l’initiative https://jobs.easy-agri.com/ dont notre partenaire la FUGEA est co-initiateur
    • Voir notre autre article sur la situation en France : http://www.rencontredescontinents.be/Appel-a-travailler-dans-les-champs.html


    ...Mais aussi pour les fermes qui font en général appel à des bénévoles, ami.e.s, voisins, pour des coups de main ponctuels en ces débuts de tâches paysannes printanières.


    LES BAP ONT DONC UN RÔLE À JOUER (et donc nous aussi) dans ce contexte !
     


    Les BAP en temps de COVID ?

    Youpie ! Le site web a été mis à jour ! Avec des nouveaux chantiers...
    > https://brigadesactionspaysannes.be





    Et afin de nous montrer solidaires avec les paysan-ne-s en ces temps de crise, les chantiers reprennent, avec, bien entendu, quelques adaptations - précautions légales et sanitaires - reprises ci-dessous.


    > Pour les question c’est damien@quinoa.be

    > Plus d’infos sur les dispositions COVID ici



    > Pour les chantiers c’est par ici





     

  • Future ferme collective cherche co-équipier.e.s
    • Collectif
    • Agroécologie
    • Agriculture Paysanne

    Du 20 mai 2020 au 28 juin 2020


    Sabrine, Barbara et Mathilde désirent créer une ferme collective de production en agroécologie paysanne, réunissant différentes activités dont les produits viseront au développement d’un système alimentaire plus solidaire et résilient localement : des cultures, de l’élevage, de la transformation. Pour concrétiser ce projet de ferme collective, elles recherchent des coéquipier·e·s pour travailler ensemble… à la construction du projet puis, un jour, au champ !



    Projet de ferme collective en Région Wallonne recherche co-équipier·e·s  !


    Nous désirons créer une ferme collective de production en agroécologie paysanne1. Elle réunira différentes activités dont les produits viseront au développement d’un système alimentaire plus solidaire et résilient localement.


    Ferme collective disions-nous... cependant, pour le moment, nous ne sommes que trois, et nous recherchons des personnes pour porter le projet avec nous. Voilà en quelques mots (qui sont devenus quelques pages au fil des discussions) les fondements de ce qui nous anime. On se réjouit d’en parler avec toi de vive voix si cela rejoint tes aspirations ! Bonne lecture !


    Qui sommes-nous ?


    Nous, c’est Sabrine, Barbara et Mathilde, qui cherchons à être rejointes par des co- équipier·e·s pour vivre cette aventure et fonder ce projet ensemble !


    En mélangeant un peu nos parcours, nous pouvons dire que nous sommes issues des milieux de l’éducation populaire, de fédération et d’associations d’économie sociale, comme le Centre d’Économie Sociale (Ulg-HEC) ou SAW-B. Et après quelques pérégrinations en wwoofings, un compagnonnage via le Réseau REPAS, le lancement de Déclic en perspectives, une asbl en accompagnement de projets, des analyses en gouvernance participative et l’accompagnement de dynamiques territoriales (comme la Ceinture alimentaire de Charleroi), nous sommes maintenant en phase d’expérimentation et de formations (auprès du CRABE asbl en filière installation en maraîchage biologique notamment).


    Ce projet de ferme collective vient de nos tripes et est prêt à se concrétiser pas à pas... !


    1 Nous nous reconnaissons dans la vision de l’agroécologie paysanne en tant que modèle agricole et de société telle que formulée par la Via Campesina : https://viacampesina.org/fr/mali-manifeste-de-l-agroecologie-paysanne/


    Quelles activités ?



    Au cœur du projet, il s’agit d’activités de production diversifiées. Nous nous projetons toutes les trois sur du maraîchage (mix diversifié-spécialisé). Ceci dit, agencer plusieurs productions sur un même lieu et y ajouter de la transformation fait sens pour nous. C’est pourquoi, nous aimerions que la ferme rassemble, selon les envies des personnes qui nous rejoindront, une ou plusieurs autres productions : des cultures de céréales, de l’élevage (poules pondeuses, cochons, moutons...), de la transformation (pain, fromage, pâtes, bière, conserves, tisanes...), des plantes aromatiques et médicinales.


    De plus, nous avons à cœur de rejoindre des réseaux existants (implication dans des associations comme le Mouvement d’Action Paysanne, mais aussi mutualisation avec d’autres producteurs locaux par exemple). À moyen terme, nous envisageons également de proposer des activités de formations et participer à des recherches.


    Il ne s’agit pas d’un habitat groupé visant sa propre autonomie alimentaire, mais bien d’unprojet de production pour de la vente locale. Ceci étant dit, on rêve tout de même d’une maison collective pour accueillir woofeu·ses·rs et ami·e·s, organiser des formations ou des rencontres, ainsi que d’une possibilité d’habitat (léger ou dans le bâti existant) sur le site...


     



    Quelle commercialisation ?


    Les modes de commercialisation envisagés sont en circuits courts et solidaires tels que :


    • ✔ L’Agriculture Soutenue par la Communauté (modèle ASC, type paniers et/ou auto- ceuillette)


    • ✔ Des ventes intégrées dans des dynamiques en lien étroit avec les producteurs·trices (type Agricovert, Paysans-Artisans, Les Petits Producteurs, et plus généralement les Ceintures Alimentaires).


    • ✔ Un magasin à la ferme


    • ✔ À moyen terme, des collectivités (type cantines...).


    •  


    Un projet agricole... et politique !


    Outre le plaisir que nous avons à être au champ, notre volonté de créer cette ferme vient aussi du constat d’une impasse. Impasse d’un système économique capitaliste qui exploite le vivant, brise l’autonomie des communautés humaines et crée des inégalités sociales insoutenables. Tout comme d’autres secteurs, le monde agricole – essentiel à notre survie – n’échappe pas à la logique d’accumulation de profits au détriment de l’équilibre des écosystèmes, du respect des biens communs et de droits humains les plus fondamentaux.


    Face à ces constats, nous voyons la possibilité d’allier résistances (s’organiser collectivement pour mener des luttes) et alternatives (créer et expérimenter de nouvelles manières de faire et d’être) à travers cette future ferme. L’idée, c’est un lieu où les changements sociétaux que nous revendiquons se pensent mais aussi se vivent.


    En créant cette ferme, nous voulons rejoindre celles et ceux qui construisent aujourd’hui déjà une autre manière de produire et de travailler ensemble. Convaincues que la justice sociale et la dignité passent par la souveraineté alimentaire, nous nous reconnaissons dans les revendications portées par la Via Campesina. Modestement mais fermement, nous souhaitons participer aux luttes paysannes au niveau local et global.


    Nous voulons que cette ferme soit un lieu parmi d’autres pour renforcer la vie économique, sociale et culturelle sur un territoire, guidée par des valeurs écologiques, de solidarité et de partage. Nous concevons aussi ce futur collectif de travail comme un lieu d’expérimentation concret sur des enjeux qui nous tiennent à cœur : mettre en place un fonctionnement qui tend vers l’autogestion et mener une réflexion sur le statut des personnes travaillant dans le secteur agricole et la transmissibilité des fermes, notamment.


    Féministes, nous portons une attention particulière aux enjeux de domination de genre dans les dynamiques collectives et, plus globalement, aux oppressions présentes dans nos sociétés.


    Une gestion collective


    Nous désirons mettre sur pied un collectif de travailleu·ses·rs qui veulent en faire un projet professionnel à titre principal, avec à la fois une solidarité entre les membres (mutualisation de moyens et revenus, rotation des astreintes...), et une certaine autonomie dans la gestion de chacune des activités.


    Parce que, pour nous, cela fait plus sens de travailler à plusieurs, mais aussi parce qu’on désire que la ferme soit un lieu convivial, de plaisir partagé et de moments de vie.


     



    Il s’agira de fonder une entreprise répondant aux principes de l’économie sociale (telle qu’une coopérative à finalité sociale) et ainsi :


    • ✔ Créer une activité porteuse de sens et utile à la société,


    • ✔ Construire une démocratie économique (une personne = une voix) et une


      gouvernance participative pour tendre vers plus d’horizontalité dans la prise de


      décision.


    • ✔Créer une activité économique qui a pour but la rémunération du travail et non pas du capital et permettre la transmission des outils de travail le moment venu.


       


    Elles et ils nous inspirent...


    En plus des autres acteurs qui défendent et œuvrent au développement de l’agriculture paysanne, voici quelques projets agricoles qui nous inspirent, que ce soit pour leur organisation interne, les outils et installations de production (développés notamment en collaboration avec l’Atelier Paysan), leur implication dans des réseaux et leurs formations, la complémentarité de leurs activités et le fonctionnement de leur collectif, ou encore l’esprit politique du projet :


    • ✔ La Coopérative paysanne de Belêtre, en Touraine


    • ✔ La Tournerie, dans le Limousin


    • ✔ Les Radis&Co, en Mayenne


    • ✔ Troismaraichers, à Wépion


    • ✔ Le Champ Liberterre, à Liernu


    • ✔ Le Champ des Possibles, à Jupille


    • ✔ Boeren Companie, à Heverlee


    ✔ La ferme des Coquelicots, à Willemeau


    Et bien d’autres encore !


    Localisation


    En zone péri-urbaine ou rurale, en s’insérant dans un tissu local existant. L’implantation précise est à définir par le collectif et en fonction des opportunités. Pour l’instant c’est l’ensemble de la Région Wallonne qui est envisagée avec une attention sur des territoires ayant déjà amorcé un travail en réseau avec une approche de souveraineté alimentaire.


    Idéalement le lieu sera loué auprès d’une collectivité ou d’un organisme tel que Terre-en- Vue, via un bail de long terme.


    Calendrier


    L’idée est de co-construire le projet dès cette année, et de trouver un lieu pour l’automne 2021, afin de lancer une première année de production-installation en 2022.


    Nous sommes aux prémices de la construction de la ferme, et nous commençons par... constituer le collectif !


     


    • Nous rejoindre ?


    Tu te reconnais dans ces envies ? Tu aimerais t’investir et construire concrètement ce projet de ferme avec nous ? Génial ! Nous sommes à la recherche de personnes qui :


    • ✔ souhaiteraient porter un projet professionnel de production à titre principal au sein de la ferme collective. Nous sommes déjà trois à vouloir développer le maraîchage. Sans vouloir complètement fermer la porte aux personnes s’y intéressant aussi, nous cherchons en priorité des personnes qui portent d’autres activités de production : boulangerie, atelier de transformation, production de bières, de céréales, poules pondeuses, tisanes, élevage... Nous cherchons des personnes déjà expérimentées ou qui sont prêtes à entamer un processus de formation d’ici deux ans.


    • ✔ se retrouvent dans les valeurs de l’économie sociale et aspirent à un fonctionnement collectif en autogestion.


    • ✔ aimeraient travailler au sein d’une ferme où il y aurait une solidarité et donc unemutualisation entre les différentes activités (revenus, outils, investissements, risques...).


    • ✔ sont prêtes à dégager du temps pour s’investir dès cet été dans la construction du projet  : recherche de partenaires, travail sur le collectif, recherche des terres, construction du modèle économique et organisationnel...


      Se rencontrer... à vélo ?


    Afin de prendre le temps pour créer l’équipe, on désire réaliser un tour à vélo en Belgique avec les personnes intéressées à nous rejoindre, à la rencontre de fermes, cet été (durant 7 jours, du 11 au 17 août 2020). L’objectif du tour sera de partager nos visions de la future ferme, et de sentir si on est partant·e·s pour travailler ensemble... à la construction du projet puis, un jour, au champ !


    Cela sera aussi l’occasion de commencer à rencontrer des personnes et des organisations déjà actives dans l’agriculture paysanne, pour se mettre en réseau, confronter notre projet et explorer les dynamiques territoriales autour de la vente en circuits courts !


     



    Contacts


    Voilà pour ce qui nous motive : si cette annonce te parle (que tu sois disponible pour le tour à vélo ou pas), on se réjouit d’entendre ce qu’il en est pour toi ! Un coup de fil, un mail, contacte nous comme tu veux. On aimerait rencontrer les personnes intéressées à nous rejoindre à partir de fin mai.


     


    Barbara


    0486 / 07 84 24 barbaragarbarczyk@hotmail.fr


    Mathilde


    0474 / 58 60 42 mathilde.stokart@gmail.com


    Sabrine


    0479 / 25 16 73 sabrine.tangi@gmail.com


  • Avec les écoféminismes, se projeter autrement dans l’après-Covid
    • Approche systémique
    • Collectif
    • Actualité politique

    Du 20 mai 2020 au 28 juin 2020



    Source en ligne ici : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/190520/avec-les-ecofeminismes-se-projeter-autrement-dans-lapres-covid 


    La crise sanitaire exhibe les limites du système capitaliste et productiviste, fondé sur l’exploitation des ressources. Elle exacerbe aussi « les violences du système patriarcal » et expose particulièrement les femmes, rappelle un large collectif d’intellectuelles et militantes. La crise oblige à construire l’« après » avec les écoféminismes, qui invitent à croiser les luttes et à « une critique radicale de la structure oppressive de la société dans le but de nous en libérer tous·tes ». 


     


    La crise sanitaire actuelle nous montre les limites du système capitaliste, productiviste et individualiste, basé sur l’exploitation infinie des ressources. Elle exacerbe également les violences du système patriarcal : exploitation du travail invisible des femmes, exclusion des minorisé·e·s de genre, marginalisation des précaires. C’est pourquoi nous trouvons urgent de construire un après-Covid19 nourri des pensées et actions écoféministes.


    Nous vivons de façon évidente une crise écologique : l’articulation entre la propagation du virus, la mondialisation et la destruction de notre écosystème a été maintes fois mise en exergue ces derniers temps. Les actions humaines ont modifié le climat et gravement dégradé les écosystèmes naturels, terrestres et marins, rendant la terre inhabitable pour un grand nombre d’espèces. Pendant ce temps-là, le nombre de réfugié·e·s climatiques est sans cesse en augmentation, les pauvres s’appauvrissent, des femmes sont exploitées et violentées, des communautés minoritaires sont prises pour cible.


    Pourtant, dans les nombreuses réflexions sur « l’après-Covid19 », on constate l’absence de l’écoféminisme et la difficulté des courants féministes français à s’emparer de la question écologique. Or depuis les années 70, les écoféminismes sont à la convergence de l’action écologique et des luttes féministes. En Amérique Latine, en Afrique ou en Inde, des mouvements lient défense des terres et des groupes minorisés de genre, de classe ou de race depuis longtemps ; ils montrent qu’une critique décoloniale est indispensable dans la construction d’une société nouvelle. Ils sont une source d’inspiration propice à la reconstruction de nouveaux modèles sociétaux.


    Face au virus, ce sont majoritairement les femmes qui sont exposées : aides-soignantes, infirmières, caissières, couturières, femmes de ménage, auxiliaires de vie. La crise remet au centre la question du care, désignant l’ensemble des activités de soin de l’autre, vitales et pourtant continuellement dévalorisées, invisibles, faiblement rémunérées, assignées à des femmes bien souvent racisées. Comme l’explique Christiane Taubira, « ce qui fait tenir la société, c’est d’abord une bande de femmes », tandis que des hommes en télétravail cherchent à retrouver le chemin de la croissance à tout prix dans les conseils d’administration des grosses entreprises.


    Alors ce fameux « monde d’après », qui galvanise tant d’imaginaires, se dessinera-t-il avec les femmes ? Avec les minorisé·e·s, les LGBTQI+, les sans papiers, les migrant·e·s ? C’est maintenant que l’écoféminisme a un rôle à jouer, une place à prendre et que ses voix doivent être entendues.


    L’écoféminisme est un mouvement politique et philosophique hétérogène qui établit une corrélation entre la destruction des écosystèmes par le capitalisme et l’oppression des femmes par le patriarcat. Ses courants sont nombreux (spiritualistes, décoloniaux, vegans, matérialistes...) mais tous encouragent la construction de mondes qui ne détruiraient ni les humain·e·s, ni les natures au sein desquelles ils·elles vivent. Pour cela, sortons de cette opposition entre nature et culture qui relègue les femmes, mais aussi les personnes racisé·e·s, les queers, les personnes en situation de handicap, et bien d’autres du côté de la « nature » – justifiant leur exploitation de la même façon que les sols, les plantes ou les océans.


    Les écoféminismes nous invitent à croiser les luttes, à intégrer nos émotions face aux catastrophes qui ne vont cesser de croître : le désarroi d’un·e parent·e qui voit ses enfants avaler des pesticides à la cantine, l’impuissance des paysan·nes qui assistent à la construction d’un projet d’enfouissement nucléaire à côté de chez elles·eux, le désespoir d’une personne trans privée d’un emploi dans la fonction publique à cause de son genre. Les écoféminismes sont présents là où des minorités entrent en lutte contre une logique patriarcale, guerrière, qui exploite le vivant : des mouvements de femmes en lutte contre l’implantation de Monsanto en Argentine, contre la déforestation en Inde, contre l’extraction du charbon en Afrique du Sud, contre le nucléaire comme aux États-Unis dans les années 80 avec la Women’s Pentagon Action ou plus récemment à Bure, en France. Nous devons repenser entièrement la division sexuée mais aussi racialisée du travail.


    Pour cela, des projets de terres écoféministes, des chantiers en mixité choisie, des communautés, des cercles de paroles, des conférences, des week-ends se mettent en place depuis longtemps partout dans le monde et depuis peu en France, mais aussi en Belgique et en Suisse. Nous demandons des fonds pour la recherche écoféministe et la construction de projets écoféministes dans des espaces divers, qui vont des zones rurales aux centres-villes, sans oublier les quartiers populaires, pour un écoféminisme pluriel et connecté à nos différentes réalités sociales et raciales.


    Être écoféministe, ce n’est pas seulement pratiquer le tri sélectif, le DIY ou devenir végétarien·ne, c’est aussi lutter contre l’asservissement des femmes, des minorisé·e·s et du vivant. C’est une critique radicale de la structure oppressive de la société dans le but de nous en libérer tous·tes.


    Les mouvements écoféministes se nourrissent de la création artistique, de la désobéissance civile, des luttes pour la terre, des traditions anarchistes, des mouvements de gouvernance partagée où l’on s’extrait de la hiérarchie : ils inventent une nouvelle façon d’exister et de faire de la politique ensemble. Nous sommes convaincu·e·s que c’est précisément ce dont nous avons besoin aujourd’hui.


     


    Par Selma Muzet et Marie Bécue, avec les précieux conseils de nos co-signataires, en particulier ceux de Myriam Bahaffou et Catherine Larrère.


     


    Signataires :


     


    Catherine Larrère, Philosophe, spécialiste en philosophie de l’environnement
    Marie Toussaint, Eurodéputée écologiste, co-fondatrice de Notre Affaire à Tous
    Clotilde Bato, Présidente de Notre Affaire à Tous
    Jules Falquet, Sociologue et féministe
    Lamya Essemlali, Présidente France de Sea Shepherd
    Pascale d’Erm, Auteure de Sœur en écologie et de Natura
    Valérie Cabanes, Juriste internationaliste, auteure de Homo Natura, en harmonie avec le vivant
    Jeanne Burgart Goutal, Philosophe, enseignante et autrice d’Être écoféministe
    Myriam Bahaffou, Chercheuse en philosophie et études de genre et militante écoféministe
    Pablo Servigne, Auteur
    Charlotte Marchandise, Femme politique, adjointe à la maire de Rennes, autrice
    Gauthier Chapelle, Ingénieur agronome et docteur en biologie, auteur
    Geneviève Azam, Économiste et essayiste
    Élodie Nace, Militante climat
    Agnès Sinaï, Journaliste, fondatrice de l’Institut Momentum, enseignante à Sciences Po
    Lisa Azuelos, Réalisatrice
    Flora Magnan, Co-fondatrice de RiseFor
    Annie Lahmer, Conseillère Régionale EELV
    Solène Ducretot, Co-fondatrice du collectif Les Engraineuses
    Arthur Keller, Expert des risques systémiques et des stratégies de résilience
    Mathilde Julié Viot, Militante féministe cofondatrice de Chair Collaboratrice
    Elise Thiébaut, Féministe, auteure et journaliste
    Voix Déterres, Écoféminismes en germes, collectif écoféministe intersectionnel pour la justice environnementale
    Grégory Poinsenet, Co-fondateur de Sorry Children
    Laurie Debove, Rédatrice en chef de La Relève et la Peste
    Charlotte Soulary, Membre de la Coordination des Verts mondiaux
    Fatima-Ezzahra Ben-Omar, Militante féministe
    Des Bombes Atomiques, Collectif féministe et antinucléaire
    Gwennyn Tanguy, Conférencière gesticulante écologiste et féministe
    Elena Souvannavong, Militante écoféministe, co-fondatrice du collectif La Vulva
    Magali Payen, Fondatrice de « On Est Prêt »
    Emmanuel Cappelin, Réalisateur et producteur
    Nathalie Blanc, Directrice de recherche au CNRS, directrice du Centre des Politiques de la Terre
    Héloïse Prévost, Sociologue chercheuse, co-réalisatrice du film « Femmes rurales en mouvement »
    Hélène Guétat-Bernard, Professeure de sociologie de l’enseignement supérieur agricole, Membre du réseau Arpège
    Genevieve Pruvost, Sociologue en études de genre et du mode de vie écologique
    Magali C. Calise, Chercheuse en philosophie
    Caroline Michon, Anthropologue spécialiste des questions de genre en Inde et militante Alternatiba
    Caroline Goldblum, Autrice de Françoise d’Eaubonne et l’écoféminisme
    Adrien Moisson, Fondateur de Wild Immersion
    Camille Etienne, Fondatrice de « Graine De possible »
    Julien Didier, Militant queer et écologiste
    Association Qwinz, Agir contre les violences faites aux femmes
    Afro-Fem, Association afroféministe
    Bénédicte Allaert, Membre de Mycelium
    Vincent Wattelet, Écopsychologue connecté à l’écosystème Mycelium et actifs dans divers mouvements associatifs belges
    Pascale Barret, Artiste queer, activiste écoféministe, membre du parlement interne chez Ecolo Belgique
    Nathalie Grandjean, Philosophe féministe, Université de Namur, Belgique Association Sophia, Réseau belge d’études de genre
    Nathalie Grandjean, Docteure en philosophie, chercheuse senior en Science & Technology Studies, administratrice de Sophia, le réseau belge des études de genre
    Marine Allard, Réalisatrice de « Ni les Femmes Ni la Terre ! »
    Lucie Assemat, Réalisatrice de « Ni les Femmes Ni la Terre ! »
    Coline Dhaussy, Réalisatrice de « Ni les Femmes Ni la Terre ! »
    Joanne Clavel, Chargée de recherche au CNRS, LADYSS, humanités environnementales
    Gabriel Sampaio, Responsable du groupe EELV de Vincennes-Saint-Mandé
    Tatiana Halley, Chargée de développement local, Membre de « Nous Toutes »
    Amandine Hancewicz, Présidente de l’association Parents & Féministes
    Carine Rolland, Médecin, membre du Conseil d’Administration de Médecins du Monde
    Cécile Entremont, Écopsychologue, féministe et auteure de S’engager et méditer en temps de crise
    Céline Astrié, Autrice et metteuse en scène, Festival Sauvageonnes ! Fabrique des imaginaires et agirs écoféministes
    Samantha Brangeon
    Virginie Hallot, Comédienne, Metteure en scène, scénariste
    Natalia Kovachevski, Photographe et militante LGBTQI
    Paloma Moritz, Journaliste indépendante et engagée
    Mounia El Kotni, Docteure en anthropologie médicale et culturelle de l’Université de l’Etat de New York à Albany, postdoctorante au Cems-EHESS Paris
    Johnny Delort-Dedieu, Enseignant formateur égalité filles-garçons et école inclusive
    Valentine Rinner, Co-fondatrice du collectif Oh My Goddess !
    Caroline Delboy, Co-fondatrice de Disco Soupe
    Fanny Hugues, Doctorante en sociologie (EHESS) et militante écoféministe
    Inès Roulet, Co-fondatrice de l’association Écoute Mieux
    Isis Plateau De Croÿ, Designeuse, co-fondatrice de l’association Écoute Mieux
    Anne-Laure Bonvalot, Maîtresse de Conférences en Littératures hispaniques et autrice de Zèbres
    Martin Kern, Militant écologiste, expert évaluation des programmes humanitaires d’urgence
    Marie Renault, Militante et conférencière
    Margot Lauwers, Chercheuse écologie et féminismes
    Athane Adrahane, Philosophe et artiste
    Claire Poinsignon, Militante écoféministe et facilitatrice de cercles de femmes
    Arnaud Blondel, Artiste chorégraphique et chercheur en danse
    Emmeline Werner, Membre du groupe écoféministe ØkoKøn à NOAH, Friends of the Earth Denmark
    Boris Libois, Membre d’Extinction Rebellion Belgium
    Pauline Fousse, Éditions le passager clandestin
    Josépha Mariotti, Éditions le passager clandestin
    Julie Gorecki, Universitaire et activiste féministe pour la justice climatique, UC Berkeley
    Véronique Servais, Chercheure en anthropologie des relations humains-non humains, Université de Liège
    Violeta Salvatierra, Chercheuse en danse et praticienne somatique (Rolfing)
    Marine Legrand, Chercheure, écrivaine
    Marina Pirot, Artiste somatique
    Claire Carré, Fondatrice de Roseaux Dansants, association d’Ecologie profonde
    Bénédicte Meillon, Enseignante-chercheuse spécialiste d’écopoétique
    Julie Perrin, Maîtresse de conférences en danse, IUF, Université Paris 8
    Caroline Touchette, Militante écoféministe
    Oleñka Carrasco, Écrivaine et photographe
    Béatrice Michel, Journaliste
    Astrid Modera, Doctorante en philosophie
    Delphine Masset, Etopia, Conseillère à la prospective Catherine Geeroms, UCLouvain
    Claire Gavray, Sociologue et enseignante en études de genre, Université de Liège
    Marie-Astrid Lissoir, Altermondialiste féministe, CollectiVe femmeS
    Nina Lombardo, Militante, comédienne et photographe
    Aurore Morillon, Artiste et membre du PornProcess, militante pour Holobionte
    Louise Buneafuente, Comédienne
    Nathalie Rjewsky, Comédienne
    Olivia Szwarcburt, Coordinatrice de Rencontre des Continents, Mères au Front
    Ilios Kotsou, Auteur, docteur en psychologie
    Caroline Lesire, Coordinatrice d’Emergences, co-initiatrice des Mères au Front
    Isabelle Godesiabois, 108 Empreintes - Rebelle XR, Extinction Rebellion Charleroi Grégory Wispelaere, 108 Empreintes - Rebelle XR, Extinction Rebellion Charleroi
    Caroline Bonfond, Réalisatrice et écoféministe
    Marion Lambert, Comédienne
    Corinne Mommen, Jardinière et facilitatrice de Travail qui relie
    Emeline Seyler, Militante écoféministe
    Marie-Claude Roncoroni, Assistante sociale, thérapeute et facilitatrice en écopsychologie
    Alice Cohen, Psychologue
    Claire Revol, Docteure en philosophie, Maîtresse de conférences à l’Université de Grenoble Alpes
    Laëtitia Toulout, Communicante, militante écoféministe
    Eléonore Colpin-Lafuma, Étudiante en art
    Marjolein Moreaux, Activiste chez Extinction Rebellion
    Laura Silva-Castañeda, Chercheuse indépendante en sociologie de l’environnement
    Carine Decuypere, Sorcière, écopsychologue et Rebelle (XR Belgium)
    Kelly Odette Dochy, Militante écoféministe
    Aurore Guieu, Spécialiste des questions de genre et inégalités
    Léa Guichard, Militante écoféministe
    Typhaine Domercq, Artisane engagée dans l’écologie
    Aurélie Ceinos, Spécialiste Résilience Climatique
    Garance Scharf, Documentariste
    Fleur Lequatre, Militante écologiste et féministe
    Sylvain Naudin, Artisan de la culture libre
    Rhéa d’Almeida, Eco-infirmière, directrice d’une micro-éco-crèche
    Philippe Ricordeau, Médecin, militant écologiste
    Estelle Brochard, Artiste et militante écoféministe
    Béatrice Rabot, Docteur en biologie et militante pour une agriculture paysanne
    Anne Duchêne, Ecologiste Féministe
    Constance Rimlinger, Doctorante en sociologie à l’EHESS
    Sonia Glasberg, Architecte et scénographe
    Sandrine Piazza, Artiste et jardinière


     

  • Et si...
    • Alternatives
    • Créativité
    • Apprentissage
    • Actualité politique
    • Complexité

    Du 20 mai 2020 au 28 juin 2020



    La crise déclenchée par la pandémie mondiale du coronavirus a mis un coup de projecteur supplémentaire sur les dérives du système actuel, et la fragilité de nos sociétés. Et si on profitait de cette situation d’exception pour exiger que les cartes soient rebattues ?




    Nous sommes à un carrefour. Nous pouvons décider de faire repartir la machine comme avant, tout en sachant pertinemment qu’elle continuera de provoquer les crises sanitaires, économiques, sociales et les catastrophes écologiques qui menacent de plus en plus gravement les conditions de vie civilisée sur Terre. Ou nous pouvons choisir la direction opposée : prendre dès à présent les mesures qui permettront la métamorphose de nos territoires et un changement radical du système, pour construire un monde basé sur la soutenabilité écologique et la justice sociale.



    Alternatiba a proposé à 60 intellectuel·les et artistes de dessiner ce que pourrait être ce « monde d’après » si on choisissait cette voie de la métamorphose écologique et sociale.



    Nourrir, voyager, habiter, partager les ressources, apprendre, échanger, consommer, vivre ensemble… pour chacune des 28 thématiques, un·e auteur·ice (écrivain·e, économiste, scientifique, acteur·ice de terrain) et un·e artiste ont proposé leur interprétation de ce que pourrait être « l’après ».

    Ce recueil est une invitation à se projeter dès à présent dans un futur qui est loin d’être impossible : il renvoie ainsi vers tous les acteurs qui, dès aujourd’hui, sont en train d’en bâtir les contours. Chaque thématique est accompagnée d’une sélection d’actions très concrètes dont chacun·e peut s’emparer.



    N’attendons pas demain pour développer les alternatives qui existent déjà aujourd’hui : c’est dès à présent que nous pouvons commencer à transformer la fiction en réalité ! 


     


    Tout est disponible ici : https://et-si.alternatiba.eu


     


  • Formations en Agro-écologie
    • Alternatives
    • Formations
    • Agroécologie
    • Agriculture Paysanne

    Du 26 mai 2020 au 28 juin 2020


    Voici le nouveau catalogue de formations, proposé par Graines d’Avenir, structure de formation en agro-écologie. Elles sont à destination des professionnels de terrain (porteurs de projet, néo-paysans en installation, agriculteurs en diversification ou en reconversion, etc.). qui oeuvrent pour construire l’agriculture de demain !



    Des formations pour plus de durabilité écologique, économique et sociale des agro-écosystèmes.



    Un large panel de formation y est proposé, allant de la biologie des sols aux plantes bio-indicatrices, en passant par l’élaboration d’une ferme diversifiée auto-suffisante, par les formules innovantes de commercialisation en circuit-court ou encore par l’élaboration d’un plan d’action pour retrouver plaisir et équilibre de vie dans son métier d’agriculteur.



    Ces formations sont ouvertes aux professionnels et semi-professionnels de l’agriculture qui souhaitent à la fois mieux comprendre le fonctionnement et la gestion des agro-écosystèmes et s’outiller concrètement pour adapter leurs pratiques vers plus de durabilité écologique, économique et sociale.



    Ces formations sont systématiquement appréciée tant pour leurs contenus denses, documentés, complets et concrets que pour leurs approches pédagogiques de qualité. La plupart de ces formations sont données par François Wiaux, fondateur de Graines d’Avenir. François allie connaissance scientifiques - en tant que bio-ingénieur en environnement & Docteur en sciences agronomiques - et pratiques du terrain, en tant que maraîcher professionnel. Il est par ailleurs professeur invité à la haute Ecole de la province de Namur, dans l’année de spécialisation en bio. Certaines formations sont organisées en collaboration avec d’autres formateurs de qualité et aux connaissances complémentaires (Exemple : Antoinette Dumont, Quentin Ledoux, etc.).


     


    Toutes les infos sur :
     https://www.facebook.com/FormationsAgroecologie/about/ 

  • RdC, Covid-19 & Cartes Blanches dans la presse
    • Actualité politique
    • covid-19

    Du 26 mai 2020 au 28 juin 2020


    Depuis le début du confinement, le nombre de "cartes blanches" ou "tribunes d’opinion" dans la presse se compte par centaines. Des messages et prises de position de tous les bords se font entendre sur ce que nous traversons - et/ou qui nous traverse...


    Pour RdC, c’est important de prendre position et de nous situer aux cotés d’autres acteurs de la "société civile"* pour simplement continuer à se faire entendre mais aussi exprimer notre solidarité pour d’autres luttes, d’autres enjeux de la situation dont nous ne savons si nous pouvons encore l’appeller crise, puisque tout l’enjeu est de ne pas revenir à la "normale" dans une société anormale.


    Bien sûr, bien d’autres actions sont/seront nécessaires pour peser et transformer collectivement notre société, ses inégalités et ses atteintes sur la vie. Voir à ce titre cet article du CADTM.


    Petit résumé ci-dessous de ce qu’on a signé !


    « Gérer l’urgence… puis réinventer l’avenir »
    Le Soir - 01/04/2020


    La crise sanitaire va creuser les inégalités sociales. Personne ne doit être oublié. Pour qu’ensuite, on repense l’avenir.


    Lire la carte blanche


    L’urgence de relocaliser dès maintenant les systèmes alimentaires / Le Soir - 12/04/2020


    À l’occasion du 17 avril, journée internationale des luttes paysannes, qui a pris un sens particulier cette année.


    Lire la carte blanche
     


    Covid-19, l’heure du choix
    Le club de Mediapart - 28/04/2020
    221 citoyens et 9 organisations diffusent des idées pour l’après-crise...


    Lire la carte blanche
     


    Appel à la constitution immédiate d’un Conseil régional de la transition / La Libre - 14/05/2020
    Lire la carte blanche
    Voir le site
     


    Avec les écoféminismes, se projeter autrement dans l’après-Covid  / Le club de Mediapart - 19/05/2020


    La crise sanitaire exacerbe aussi « les violences du système patriarcal » et expose particulièrement les femmes...
    Lire la carte blanche


    « Contre le virus du libre-échange »
    Le Soir - 20/05/2020
    Construire un « monde d’après » passera par la rupture avec la logique actuelle des accords de libre-échange...
    Lire la carte blanche

  • Déconfinons les droits des sans papiers !
    • Solidarité

    Du 26 mai 2020 au 28 juin 2020



    Depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons, une série de mesures exceptionnelles pour régler différentes situations ont été mises en place mais aucune décision n’a été prise concernant les personnes dites “sans-papiers”. Pourtant comme le signale La Ligue des Droits Humains (LDH) dans une carte blanche : " les personnes dépourvues de titre de séjour se trouvent actuellement, de facto, et ceci pour une période indéterminée, dans l’impossibilité de circuler, dans l’impossibilité de travailler, sans accès aux droits sociaux, et donc sans moyens de survie."


    Dans cette situation intenable, nous, citoyen.ne.s, association, exprimons notre solidarité avec les personnes "sans-papiers" et demandons que leur situation spécifique soit prise en compte pour leur leur "permettre de vivre dans des conditions conformes à la dignité humaine".


    De plus, comme le mentionne la LDH : " Il en va d’abord du bien-être des personnes concernées mais aussi d’un intérêt évident de santé publique. Il s’agit de protéger la population tout entière qui doit lutter de manière solidaire contre cette pandémie,sans négliger les personnes précarisées parce que sans papiers, car tout le monde doit avoir accès aux soins de santé et au dépistage ."


    Plusieurs pays (Portugal, Italie, Espagne) travaillent dans ce sens : la Belgique peut aussi régulariser les sans papiers !


    Pour plus d’informations, consulter le site de la Coordination des Sans Papiers Belgique. Nous relayons également l’appel à actions de la plateforme citoyenne Migrant libre :


    APPEL à
    ACTION -


    Que pouvez-vous faire ?


    * Interpeller votre bourgmestre
    dans des vidéos. Ecrire à vos élu-es en envoyant des mails
    massivement pour soutenir l’appel à la régularisation des
    personnes sans-papiers.


    * Diffuser les appels des
    personnes sans-papiers et rejoindre le groupe Migrant Libre.


    * Afficher publiquement votre
    soutien aux personnes sans-papiers, (vous) informer sur leurs
    droits, leurs conditions de vie et les centres fermés,
    sensibiliser votre entourage.
    En ligne et hors ligne : photos
    de profil et de couverture
    , affichages aux fenêtres ou sur vos
    habits, diffusion de vidéos et photos, soutien aux actions, etc.


    * Envoyer une vidéo de soutien à
    Rabia Benkh- ou sur le groupe Migrant
    Libre


    * Utiliser le
    hashtag
    #labelgiquepeutaussirégulariserlessanspapiers

  • La souveraineté alimentaire sera paysanne ou ne sera pas
    • Approche systémique
    • Alternatives
    • Actualité politique
    • Agriculture Paysanne

    Du 26 mai 2020 au 28 juin 2020


     



    La souveraineté alimentaire sera paysanne ou ne sera pas


    Pendant la crise sanitaire que nous traversons, nous entendons souvent parler de souveraineté alimentaire. Mais de quoi s’agit-il vraiment et comment se donner les moyens de la construire ? Cette expression est souvent utilisée de manière creuse par celles et ceux qui ont été ou sont nos décideurs politiques et qui n’ont jamais posé des actes permettant sa réalisation. Même l’industrie agroalimentaire et la grande distribution disent la défendre. Mais comment espérer qu’elles contribuent à la concrétiser alors qu’elles ont toujours préféré les marchés mondialisés, la mise en concurrence des paysan·ne·s, les exportations incontrôlées de produits à bas coûts, la fragilisation des agricultures locales… Ces acteurs comptent parmi les responsables de notre dépendance et de nos difficultés actuelles et, pour eux, la souveraineté alimentaire est tout d’abord la promesse d’un nouveau marché à conquérir.


    Pour nous, la souveraineté alimentaire est beaucoup plus qu’une simple réponse au besoin de nourriture (1). Elle se pense et s’initie collectivement, en solidarité entre les peuples, et peut devenir l’une des bases sur lesquelles refonder notre démocratie. Elle incarne l’aspiration, la capacité et le droit des populations d’un territoire à décider de leur alimentation, et donc à déterminer le système alimentaire depuis les champs jusqu’à la table, sans nuire aux agricultures des autres.


    La souveraineté alimentaire est une démocratie d’initiative qui écrit son propre destin alimentaire et agricole, en maîtrisant son lien au territoire, à la santé, à l’environnement, à l’emploi et au climat, avec la finalité claire de servir l’intérêt commun, en rendant accessible à toutes et tous une alimentation de qualité.


     


    Faire face aux crises alimentaires



    Pour écrire l’histoire d’une véritable souveraineté alimentaire et agricole ici et ailleurs, nous estimons qu’il est temps de reconnaître le rôle central des paysannes et des paysans. Ce sont elles et eux qui nous permettront de faire face collectivement aux crises alimentaires, climatiques et écologiques de nos territoires et de notre planète. Par leur savoir-faire, l’autonomie sur leurs fermes, le lien au sol et au vivant, ainsi que la résilience d’une polyculture-élevage diversifiée, du pastoralisme ou encore de l’agroforesterie et des systèmes herbagers, ils et elles produisent une alimentation de qualité et saine, qui permet une gestion des écosystèmes de notre planète adaptée à leur diversité et aux transformations du climat.


    Le métier de paysan·ne constitue en outre une réponse importante à l’urgence sociale ! Avec des paysannes et des paysans nombreux, installés sur des fermes de petites dimensions, de nouvelles dynamiques rurales se dessinent, une économie locale s’organise à l’échelle de tout un territoire. Ce sont des milliers d’emplois paysans qui reviennent, et en génèrent d’autres, de qualité, dans la transformation agro-alimentaire et la distribution. Ce sont partout des initiatives collectives, solidaires et coopératives qui se recréent. Toute une vie qui reprend dans des pays jusqu’ici délaissés et oubliés, avec des services publics, des écoles, des hôpitaux, la culture…


     


    Maintenant, construisons l’après de l’alimentation !


    Voilà pourquoi nous avons besoin de beaucoup plus de paysannes et de paysans. Nous en voulons un million demain, et certainement encore davantage après-demain. Pour arriver à cet objectif, nous exigeons que des décisions soient prises dès maintenant qui soient clairement en rupture avec la dictature économique des marchés que nous impose l’agro-industrie, et qui reconnaissent la valeur de l’agriculture paysanne et du métier de paysannes et de paysans. Nous avons besoin : de paysan·ne·s nombreux·ses qui dépendent d’une loi foncière qui préserve et répartisse les terres ; d’une politique d’installation massive ; d’une politique agricole commune qui soutienne les emplois plutôt que les hectares.


     


    Relier dans la durée



    De paysan·ne·s rémunéré·e·s dignement avec la mise en place d’une régulation des volumes et des marchés afin d’assurer des prix justes et stables, d’un arbitrage public des relations commerciales garant d’un droit au revenu des paysannes et paysans.


    De paysan·ne·s protégé·e·s et reconnu·e·s avec l’arrêt immédiat de tous les accords de libre-échange ; l’arrêt des soutiens à l’industrialisation de l’agriculture, l’apport de soutiens financiers importants à la transition agroécologique vers des fermes autonomes et économes, la mise en place d’une politique agricole et alimentaire commune afin de relier dans la durée paysan·ne·s et consommateur·trice·s.


    Cette crise doit nous ouvrir les yeux sur l’importance du travail des paysannes et des paysans. Tout comme celle des métiers de l’éducation et de la santé, l’utilité publique du métier de paysan est une évidence qui s’impose. Ces métiers ont le pouvoir de structurer notre vie collective sur tous les territoires ; ils doivent être la base sur laquelle bâtir une société plus juste socialement et écologiquement : une société nouvelle.


    (1) Le concept a été développé par La Via Campesina et porté au débat public à l’occasion du Sommet mondial de l’alimentation en 1996. Depuis son origine, il présente une alternative aux politiques néolibérales appliquées au secteur agricole. La souveraineté alimentaire désigne en effet le droit des populations, de leurs Etats ou unions à définir leur politique agricole et alimentaire, sans détruire celle des pays tiers.


     


    Signataires :


    Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, l’association Abiosol, Khaled Gaiji, président des Amis de la terre France, Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France, Sylvie Bukhari de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire, Fabrice Bouin, président Civam, Raphaël Bellanger et Virginie Raynal, co-président·e·s de la FADEAR, Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas-Hulot, Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, Évelyne Boulongne, porte-parole du Miramap, Marie Pochon, secrétaire générale de Notre Affaire à Tous, Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, Slow food France, Clotilde Bato, déléguée générale de SOL, Michel Vampouille, président de la Fédération nationale terre de liens, Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme, Éric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires, Arnaud Schwartz, président de France nature environnement.


     


     


    Source : https://www.liberation.fr/debats/2020/05/12/la-souverainete-alimentaire-sera-paysanne-ou-ne-sera-pas_1788037


     


     

  • Le plan Sophia
    • Écologie
    • Alternatives
    • Actualité politique
    • Economie sociale et solidaire

    Du 27 mai 2020 au 30 juin 2020


    La situation récente nous a démontré que la résilience de l’économie est aussi importante que sa productivité et sa compétitivité. Une transition écologique et sociale permettra d’éviter, de retarder ou d’atténuer les effets des crises futures. Le Résilience Management Group, composé de scientifiques et d’entrepreneur·e·s de la transition écologique, a élaboré un projet de plan de mesures pour aider les autorités à y parvenir : le plan ‘Sophia’.



    Plus de 100 scientifiques et 182 entreprises de la Coalition KAYA ont
    travaillé de manière collaborative afin de proposer un plan de
    transition pour notre pays. Ensemble, ils ont concilié la réflexion et
    l’expérience de terrain pour instaurer un plan contenant plus de 200
    mesures réparties dans 15 domaines.


    L’objectif ? Enclencher immédiatement la transition vers une économie durable, pour éviter de nouvelles crises systémiques qui seraient inévitables si la relance se faisait à l’identique.


    En savoir plus ? https://www.groupeone.be/plansophia/


     


    Elaboré par le Resilience Management Group

  • Appel aux RécitS : la compilation collective !
    • Convivialité
    • Solidarité
    • Récits

    Du 27 mai 2020 au 28 juin 2020


    Le mois passé, nous vous avions lancé un appel (voir article) car nous pensons que le moment que nous vivons est un moment plus qu’opportun pour redonner une juste place à nos imaginaires. Un appel aux récitS sous toutes ses formes comme une invitation à se relier et à réenchanter notre monde en y inventant des possibles...


    Nous remercions chaleureuseument toutes les personnes qui ont contribué à cette belle compilation. Nous sommes fières de cette oeuvre collective. M E R CI.


    Comme chaque participation est singulière..nous aurions envie de vous inviter à savourer ce cadeau à la petite cuillère...par petite bouchée...pour mieux y laisser révéler chaque goût, chaque texture, chaque couleur proposée... Bel enchantement ! Ci-dessous, une version pdf ou en images et les audios reçus :) :

  • No Culture - No Future
    • Mobilisation
    • Créativité
    • Actualité politique

    Du 27 mai 2020 au 28 juin 2020


    Depuis le début de la crise du Corona Virus, nous, fédérations professionnelles du secteur culturel, sommes en contact avec le politique au niveau fédéral, régional et communautaire pour leur rendre compte des difficultés rencontrées par notre secteur et trouver des solutions constructives pour y pallier. Force est de constater qu’après plusieurs semaines de discussions, les réformes tardent et sont insuffisantes au niveau communautaire, quand la culture est tout simplement ignorée au niveau fédéral. La concertation est inexistante.




    L’absence de réforme plonge notre secteur dans une crise profonde dont il risque de ne pas se remettre si le politique ne prend pas ses responsabilités. Il est temps d’écouter les propositions du secteur culturel et d’agir :


     


    - Par la mise en place d’une concertation directe entre les Fédérations professionnelles et le Fédéral ;
    - Par la mise en place d’un fonds d’urgence fédéral dédié aux artistes et aux techniciens, techniciennes, travailleurs et travailleur.se.s des arts, avec ou sans « statut » de l’artiste, avec ou sans droits passerelles, avec ou sans droit au chômage temporaire de crise Covid-19 ;
    - Par un accord ferme et définitif sur une année blanche au-delà de la période de crise pour pouvoir justifier de nos droits pour l’obtention ou le renouvellement du « statut » dit de l’artiste ;
    - En accordant le chômage temporaire pour tous les artistes et les techniciens ayant des contrats annulés ou reportés, planifiés au minima sur l’année 2020, mais aussi en s’engageant sur un accès des entreprises culturelles au chômage temporaire pour leurs employés jusqu’à la reprise effective des activités de nos secteurs ;
    - En offrant, dès aujourd’hui, des perspectives cohérentes en manière de déconfinement pour nos activités artistique et créatives, tenant compte à la fois de mesures sanitaires communes à respecter, mais aussi des nombreux cas de figure différenciés, pour lesquels les protocoles doivent pouvoir être adaptés.
    - En mettant en place un fonds de garantie publique destiné à assurer le risque COVID sur les productions culturelles nécessitant une assurance.


    Vous trouverez la liste de mesures plus détaillées à mettre en place maintenant par ici : 



     

  • Un front social, écologique et démocratique pour réinventer l’avenir
    • Alternatives
    • Impasses écologiques et sociales
    • Mobilisation
    • Solidarité
    • Actualité politique
    • Luttes

    Du 27 mai 2020 au 28 juin 2020



    Photo : Dominique Botte - Jérôme Peraya- Collectif Krasnyi


    Dans les suites de la carte blanche (co-signée par RdC) « gérer l’urgence, puis réinventer l’avenir » publiée par Le Soir du 1/04/2020, et face à la situation inédite que nous traversons, des dizaines d’organisations et collectifs issus de la société civile et des mouvements sociaux appellent à gagner la bataille du récit, à créer une force capable de renforcer et faire converger les luttes, pour contribuer à concrétiser des vraies conquêtes sociales et une rupture écologique avec le système mortifère actuel.


    Notre carte blanche se terminait de la façon suivante :


    « Nous, signataires de cette carte blanche, ne voulons pas d’un « retour à la normalité », car cette normalité faite d’inégalités violentes, de mondialisation insensée, de marchandisation de la vie et de résignation à la catastrophe écologique est aussi la source du drame que nous vivons. Nous sommes décidé.es à prendre nos responsabilités pour mettre en commun nos forces et nos volontés pour tenter de redéfinir ces bases. »


    Nous avons tenté de respecter au mieux cet engagement.


    Avec une trentaine de collectifs et d’organisations, nous avons défini ensemble de grands objectifs, des priorités, un cadre et une méthode de travail évolutifs. Nous avons donc le plaisir de vous soumettre ci-dessous le résultat de ce travail : « Un front social écologique et démocratique pour réinventer l’avenir ». Ce texte est structuré en 3 parties : 

    • I. Comment en sommes-nous arrivé.es là ?
    • II. Débattre des priorités fondamentales
    • III. Construire un front démocratique


    >> Vous trouverez l’ensemble du texte ici


    Ne pas avoir produit un texte de plus, faire vivre le front en actes !


    Appel à lutter ensemble !


    Comme vous le lirez, nous avons l’intention de créer une force capable de concrétiser des conquêtes sociales et une rupture écologique. Pour y arriver, une de nos stratégies sera d’être capable de taper toute.s ensemble sur le même clou au même moment. 


    Or une telle force ne se décrète pas. Elle se construit, par la communication, la collaboration, le débat, la mise en commun, le partage, les rencontres, les soutiens mutuels, la solidarité en actes.


    Il est donc pour nous fondamental de ne pas se limiter à récolter des signatures autour d’un texte ! Nous voulons créer une véritable dynamique d’action autour de celui-ci.


    Pour y arriver, nous vous proposons d’abord les choses suivantes :

    1. Bien entendu, dès que c’est possible pour vous (après les consultations utiles au sein de votre organisation ou collectif), de signaler votre souhait de faire partie de ce Front Social, Ecologique et Démocratique, en remplissant le formulaire à cette adresse, en bas du texte. http://www.gresea.be/Un-front-social-ecologique-et-democratique-pour-reinventer-l-avenir. Le Gresea exerce pour le moment le secrétariat de l’initiative. Pour le reste, il est un membre parmi d’autres du Front social, écologique et démocratique.
      Outre vos coordonnées, ce formulaire vous permet déjà de répondre rapidement à deux questions importantes pour construire notre front
      1. Qu’attendez-vous d’un tel front ?
      2. De quoi avez-vous besoin pour rendre vos luttes plus visibles et plus efficaces
    2. Faire connaitre ce texte autour de vous et surtout dans vos réseaux et organisations, pour en débattre, le faire vivre, y inviter un maximum d’associations, de collectifs, de mouvements sociaux, d’organisations et de citoyen.ne.s à rejoindre notre dynamique.
    3. Réfléchir aux actions que nous pouvons mener ensemble pour renforcer les objectifs que nous nous sommes fixés à savoir :


    a. Gagner la bataille du récit ;


    b. Construire une mobilisation démocratique pour un nouveau pacte social, écologique et démocratique ;


    c. Construire un front / renforcer et faire converger les luttes.

    1. Réfléchir enfin à ceci : comment les 4 priorités transversales que ce texte met en avant pourraient être réellement exposées et débattues dans votre organisation ou collectif ? De quoi avez-vous besoin pour mener un tel débat ? Comment voudriez-vous que le débat que nous voulons entamer anime réellement nos organisations en profondeur, et non pas seulement via la signature d’un-e dirigeant-e ou d’un petit comité…
    2. Toute autre contribution est la bienvenue


    C’est très important pour nous de recevoir vos contributions dans les semaines qui viennent ; et si possible avant le 10 juin.


    Contacts et infos pour Rencontre des Continents

    seb.kennes@rencontredescontinents.be

  • Chroniques d’une ex-banquière : Crowfunding !
    • Actualité politique
    • Soutien
    • Finance

    Du 1er au 30 juin 2020


    Une BD pour lever un voile sur le monde de la finance...


    Les banques, nos vies, le système financier et cette crise financière (re)annoncée... difficile d’y comprendre quelque chose...et pourtant, on a bien conscience qu’il y a quand même des enjeux là-derrière... Alors quand une ex-banquière et un dessinateur-fromager s’unissent pour nous expliquer tout ça, on a bien envie de les soutenir !



    Jeremy Van Houtte est un peu ours, très illustrateur et aussi fromager.


    Aline Fares est très bretonne, un peu belge, et parle beaucoup… finance.



    Les voilà embarquées dans une aventure commune... créer une bande dessinée inspirée par la conférence gesticulée Chroniques d’une ex-banquière.


    Tous deux proposent donc de nous accompagner dans la découverte (c’est déjà pas mal !) et même la compréhension (incroyable !) de ce monde obscur et épais.. le système financier. De son fonctionnement de base... à ses dérapages.. en passant par la façon dont tout cela impacte nos vies.. il n’aura plus de secret pour vous !


    Pour soutenir cette création,

    • vous pouvez participer au crowdfunding par ici avant le 20 juin !
    • et/ou en parler autour de vous ! Si vous avez envie de les voir en parler, c’est par ici...


    Un manuel animé pour nous expliquer les rouages des "sauvetages des banques"...


    En attendant la sortie de la BD, ils nous concoctent un manuel animé "Sauvetages bancaires en temps de pandémie", qui a pour vocation d’éclairer les mécanismes à l’oeuvre derrière les grands sauvetages et autres plans de relances annoncés par les gouvernements pendant la période de la pandémie de Covid 19. Qui est sauvé, et avec quel argent ? Qui risque de payer la facture ? Et pourquoi, encore une fois, les banques se trouvent-elles au centre de toute cette affaire et sont-elles les premières bénéficiaires des soutiens publics ?


    Vous pouvez déjà découvrir

    • l’introduction...



    [Manuel animé] SAUVETAGES BANCAIRES PAR TEMPS DE PANDEMIE - INTRODUCTION

    • le premier chapitre consacré à ce que les banques financent : crédits, titres financiers, c’est quoi et ça finance quoi au juste ?



    [Manuel animé] SAUVETAGES BANCAIRES PAR TEMPS DE PANDEMIE - CHAP.1 : QUE FINANCENT LES BANQUES ?


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    Plus d’infos sur le travail effectué par Aline et en particulier un de ses articles récents sur les dettes et l’agriculture : >> https://alinefares.net

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    En bonus :  un petit glossaire (en tout petit pour rien comprendre :)) pour ceux.celles qui veulent amorcer leur processus interne de clarification financière !


    Dans l’ordre d’apparition des termes dans la video, traduction en anglais entre (...)]


    CREDIT (loan) : emprunt effectué auprès d’une banque


    TITRE FINANCIER (security) (ou "Produit financier" ou "Instrument financier") : reconnaissance de dette qui constitue une valeur mobilière, échangeable. Les actions et les obligations sont des titres financiers.

    ACTION (share) : part du capital d’une entreprise. Les actionnaires sont donc les propriétaires du capital d’une entreprise. La détention d’actions donne droit à des dividendes, c’est-à-dire au versement annuel, par l’entreprise, d’une partie des bénéfice réalisés.


    OBLIGATION (bond) : titre de dette émis par une entreprise ou une administration publique et vendu sur les marchés. Sa détention donne droit à des intérêts périodiques (mensuels, annuels, ...) et au remboursement du capital lorsqu’il arrive à échéance.

    BANQUE COMMERCIALE ou "Banque de dépôt" ou "Institution de crédit" (retail bank) : banque dont l’activité principale consiste à octroyer des crédits aux particuliers, aux entreprises et aux administrations publiques, à collecter l’épargne, et à fournir des services de paiement (par carte, retrait, virement...).


    BANQUE D’AFFAIRE ou « banque d’investissement » (investment bank) : banque dont les activités sont menées sur les marchés financiers ou en lien direct avec ceux-ci. Elle peut également faire du conseil et de la gestion pour le compte d’entreprises (augmentations de capital, introductions en bourse, émissions d’emprunts obligataires, etc.) et d’états (émissions
    obligataires). Une banque d’affaires finance ses activités en empruntant aux autres banques et aux autres acteurs des marchés financiers (assureurs, fonds d’investissements, fonds monétaires, hedge funds,...).

    BANQUE UNIVERSELLE (universal bank) : banque regroupant et exerçant les différents métiers de la banque de dépôt, de la banque d’affaires et d’assureur. C’est le cas des très grandes banques dont il est question dans cette vidéo : ce sont d’immenses conglomérats financiers, actifs sur tous les métiers financiers, à l’échelle internationale. [ce mot n’apparaît pas dans la vidéo mais est souvent utilisé lorsqu’on parle des activités bancaires]


    MARCHE SECONDAIRE (secondary market) : marché où s’effectuent des négociations et des transactions relatives aux instruments financiers déjà en circulation. Celles-ci peuvent être réglementées (la Bourse), de gré à gré (non régulé, directement entre le vendeur et l’acheteur) ou effectuées par certaines institutions financières (banques, fonds...) qui peuvent exécuter les ordres d’achat au nom de leurs clients.

    BILAN (balancesheet) : document comptable qui évalue la situation patrimoniale d’une entreprise (exemple au hasard : une banque) à intervalles régulier (en général : trimestriel). D’un côté, il y a les biens de l’entreprise (ses "actifs" en langage comptable, ce qu’elle possède). En font partie, par exemple, les immeubles dont elle est propriétaire, son parc de véhicules ou de machines, ses stocks (matières premières, marchandises) qui pour une banque sont constitués des crédits contractés par ses clients et des titres financiers. De l’autre côté se retrouvent les sources de financement de l’entreprise (ses "passifs" en langage comptable, ce qu’elle doit). Il s’agit par exemple du capital investi par les actionnaires, de réserves et "bas de laine" constituées à partir des profits générés par l’activité, d’emprunts effectués auprès de banques (crédits) ou sur les marchés financiers (obligations) mais aussi de dette auprès de ses clients (argent dû aux client.e.s, dans le cas d’une banque : les dépôts et les comptes épargne. [tout ceci est détaillé dans les chapitres 2 et 3 du manuel animé]



     

  • Les mères montent au front
    • Mobilisation
    • Actualité politique
    • Féminisme
    • Approche du genre
    • Diversité culturelle

    Du 2 au 30 juin 2020


    Le collectif "Mères au Front – Moeders in de Weer" est né au début du mois de mai, à l’initiative de Laure Waridel, écosociologue québécoise à l’origine de l’aventure outre-Atlantique.


    Aucune description de photo disponible.


    Ce collectif écoféministe et inclusif rassemble des citoyennes et citoyens mu.e.s par l’amour pour le vivant et la colère devant l’inaction des dirigeantes et dirigeants face aux noumbreux défis qui touchent notre société.


    Une première action a été menée à l’occasion de la fête des mères, le 10 mai dernier, sous forme d’une invitation à inonder les réseaux de coeurs verts reprenant des rêves d’avenir.. ceux des adultes mais aussi des enfants !


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    Au sortir de ce confinement qui a eu un effet loupe sur les inégalités présentes au sein même de nos familles et de nos sociétés, le collectif s’apprête à lancer sa seconde action, prévue le 14 juin. 



    Elle a notamment pour objectif de demander l’allongement de ce qu’on ne veut plus entendre appelé « congé paternité » avec à la clé un vrai droit, pour le papa ou le co-parent, à consacrer du temps lors de l’arrivée d’un enfant car selon l’adage, « il faut tout un village pour élever un enfant ».
    Il est aussi prévu de dénoncer les stéréotypes sexistes autour de la parentalité.


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    Pour en savoir plus, https://www.facebook.com/meresaufrontmoedersindeweer/photos et mothersstepin.be

  • Retour sur notre AG virtuelle et rapport d’activités 2019

    Du 2 au 28 juin 2020


    Ce mercredi 27 mai, nous étions une vingtaine à nous retrouver virtuellement pour notre AG annuelle.


    Nous avons relevé le défi, validé notre rapprt d’activités 2019 et célébré ensemble cette année riche en activités et en mouvements au sein de notre collectif qui s’est senti bien vivant !



    Découvrez notre rapport d’activités 2019 !


    Télécharger le rapport en pdf



     


    L’AG en images...




     


     


     


     



     


     


     


     


     

  • Coopérative Alimentaire Belge des Artisan.e.s Solidaires
    • Alimentation
    • Alternatives
    • Accompagnement
    • Participation citoyenne
    • Collectif

    Du 23 juin 2020 au 26 juillet 2020


    Cabas, Coopérative Alimentaire Belge des Artisan.e.s Solidaires, réunit celles et ceux qui souhaitent coopérer et mutualiser des services, des moyens, et des savoirs pour mieux répondre à la demande d’une alimentation bio, locale et éthique. Le lancement des activités est prévu pour le mois de septembre.


    Soutenez-les dès maintenant en devenant coopérateur.trice ! 


     


    Pour en savoir plus sur le projet et la prise de parts, consultez leur site web et suivez leur parcours sur facebook, 



    Vous êtes un.e citoyen.ne, une association, un groupement citoyen, un magasin coopératif, une entreprise, et vous souhaitez soutenir une alimentation locale et durable, rejoignez-nous dès maintenant !


    Cabas rassemble des artisan.e.s au sein d’une même coopérative
     
    CABAS, Coopérative Alimentaire Belge des Artisan.e.s Solidaires, réunit celles et ceux qui souhaitent coopérer et mutualiser leurs moyens, services et savoirs. Ces artisan.e.s du changement vers un autre modèle alimentaire proposent une alternative locale, bio, saine et durable pour les personnes et l’environnement. Pour cela, ils ont besoin d’être soutenu.e.s et de se structurer pour répondre à la demande.
     

    Pourquoi soutenir la coopérative maintenant ?
     
    Actuellement, la coopérative est en phase de lancement. Les artisans se regroupent et posent les bases du projet. Les moyens dont la coopérative disposera dans les prochains mois détermineront l’ambition du projet. Nos besoins financiers s’élèvent à 50.000 euros pour le lancement des activités. En prenant part à la coopérative à cette étape du processus en tant que sympathisant, vous permettez au projet de prendre son envol.
     

    A quoi vont servir les fonds récoltés ?
     
    Une part à la fois, chaque personne qui nous rejoint nous rapproche d’une coopérative solidaire et durable. Aujourd’hui, votre participation permet :

    • La mise en place d’un hub logistique
    • L’achat du matériel nécessaire au démarrage des activités
    • Le développement du logiciel de gestion des activités commerciales
    • Le développement des outils de communication
     
    Comment prendre part ?


    Vous pouvez prendre une ou plusieurs parts sympathisant (part D).


    La valeur d’acquisition d’une part est fixée à 50 euros pour que tout le monde puisse contribuer. Nous invitons celles et ceux qui le peuvent à prendre plusieurs parts. Vous pouvez bénéficier de 45% d’impôt via le tax shelter.
     
    CABAS bénéficie du label Fairfin qui garantit un investissement éthique et solidaire.
     
    Pour prendre part, cliquez sur le bouton ci-dessous, sélectionnez si vous êtes un particulier ou une entreprise pour pouvoir vous enregistrer, prendre des parts et les gérer en toute sécurité.

    Prendre part

    Vous voulez en savoir plus ?


    Nous organisons des séances d’information. Inscrivez-vous, on se réjouit de vous rencontrer !


    Allez faire un tour sur notre site web et likez notre page facebook.


    N’hésitez pas à transférer ce message (proches, familles, ami·es, collègues…). C’est un petit coup de pouce qui peut faire une grande différence. Merci !


    Egle et Mathilde pour 


     

  • Le Pédalo - Supermarché coopératif !
    • Alimentation
    • Alternatives
    • Accompagnement
    • Collectif

    Du 26 juin 2020 au 26 juillet 2020


    Le Pedalo, c’est le dernier-né des supermarchés coopératifs bruxellois, participatif et à but non lucratif, créé par des citoyen.ne.s pour des citoyen.ne.s pour la zone Gare Etterbeek/Cimetière d’Ixelles.


     



    Le projet est cours de création, rejoignez-le pour montrer son intérêt à éclore. Plus d’infos ? Envie d’être tenu.e informé.e ? Envie de vous impliquer (financièrement, activement, …) ? Participez aux prochaines séances d’infos les :


    Mercredi 1er juillet
    Jeudi 9 juillet
    Mercredi 15 juillet
    Jeudi 23 juillet
    Mercredi 29 juillet


     


    Toutes les infos par ici :
     http://www.lepedalo.be/seances-dinformations/

  • A la rencontre de Ahmed Ouamara
    • Réflexion
    • Apprentissage
    • Solidarité
    • Éducation Populaire
    • Actualité politique

    Du 26 juin 2020 au 26 juillet 2020


     
    Ce mois-ci, nous sommes allés à la rencontre de Ahmed Ouamara, directeur de l’AMO Alhambra et actif depuis plus de 20 ans sur le quartier de Cureghem, pour mettre en perspective la situation dans les quartiers dits « populaires » et prendre du recul suite aux violents événements qui ont eu lieu.
     




    L’asbl Alhambra est une institution qui a plus de 20 ans et qui a vu le jour suite aux émeutes de 1997. C’était, au départ, une maison de quartier qui a eu, part la suite, l’opportunité d’être reconnue en tant qu’AMO (service d’Action en Milieu Ouvert) et travaille aujourd’hui avec des jeunes de 0 à 22 ans, et donc, des familles.



    Ahmed est né et a grandi dans le quartier populaire. Il a ensuite voulu partir à la découverte d’autres réalités grâce, entre autre, à des échanges internationaux. Après avoir acquis de l’expérience de travail à Ixelles (tout en ayant assuré la présidence de l’association), il a décidé de revenir à ses racines pour renouer avec le terrain qui l’a vu grandir en devenant directeur de l’AMO.
     
    C.H. (Cédric Hellemans, animateur chez Rencontre des Continents)  : En quoi consiste votre travail, en quelques mots ?
     
    A.O. : Le travail d’AMO, c’est surtout un travail de prévention. il faut savoir que dans l’aide à la jeunesse, la plupart des services sont mandatés. Nous, nous sommes "non-mandatés", donc on travaille à la demande du jeune et des familles. C’est donc un travail en amont autour de différentes thématiques, ça peut être des problématiques telles que les difficultés scolaires, le décrochage, les violences familiales... Des questions de la vie de tous les jours, des soucis que les familles et les jeunes peuvent rencontrer, ici, dans le quartier de Cureghem. C’est vraiment un travail de première ligne, avant que les problèmes n’apparaissent. A mon niveau, après avoir acquis de l’expérience autre part, notamment à Ixelles, j’ai eu envie de revenir travailler ici.
     
    C.H. : Pourquoi ?
     
    A.O. : Ben, parce que je me sens redevable. il y a cette envie de revenir là ou tout à commencé. C’est ici que j’ai été formé, que j’ai pris conscience des réalités. Puis je me suis dit : « C’est la moindre des choses, de revenir et d’apporter une partie de mon expérience  ». Et ce qui est intéressant, quand tu as travaillé en dehors de ton quartier, de là où tu es né,c’est que tu peux avoir une forme de recul, t’intéresser à des choses qui ne vont pas nécessairement susciter ton intérêt quand tu grandis ici. Par exemple, l’agro-écologie, l’apiculture, le bien être alimentaire et tout ça. Ce sont des choses qui m’ont intéressé parce que j’ai été voir ailleurs, j’ai fait des échanges internationaux, etc. Donc, j’ai acquis tout ça à l’extérieur. Parce qu’ici, il faut être réaliste, on était enfermé dans un espèce de carcan.
     
    C.H. : Vous avez co-écrit un article dans Le Monde Diplomatique « Avec les jeunes de Bruxelles enfermés dans leur quartier » en 2008. un article du Vif, en 2015, revient dessus, après qu’il ait tourné sur les réseaux sociaux, en disant qu’il est encore vraiment d’actualité. Aujourd’hui même, lorsqu’on le lit, on se dit qu’il aurait pu être écrit hier. Rien ne change à Cureghem ?
     
    A.O. : Cet article date. Depuis, nous avons fait un travail avec une approche plus scientifique sur le sujet avec l’ULB, avec Andrea Réa. Les jeunes des quartiers comme Woluwe ou Uccle ont parfois des activités à l’autre bout de la ville, ils ont un cours de musique à Schaerbeek, sortent à Bruxelles-ville et font du shopping à Ixelles et du sport à Auderghem. Les jeunes d’ici sortent effectivement moins de leur quartier. C’est paradoxal parce que beaucoup d’entre eux ont voyagé à l’autre bout du monde, en Thaïlande, en Indonésie… Par contre, « Watermael-Boisfort », ils ne connaissent pas du tout. Il vont voir ce qui se passe loin mais ce qui est plus proche, en Belgique, ils ne connaissent que très peu. La mobilité est un enjeu important. 
     
    C.H. : Au niveau des activités proposées, avec Rencontre des Continents, il y a quelques années, quand on disait qu’on voulait faire des cycles d’ateliers de cuisine avec une dimension écologique et politique dans des quartiers dits « précarisés », on essayait de nous dire que ça ne marcherait pas, qu’ils ne fallait pas les « embêter » avec la dimension politique, qu’il fallait faire des ateliers « one shot » et juste laisser des recettes aux gens...
     
    A.O. : Oui, il y a ici, tout un travail éducatif qui a été mis en place à partir de logiques très occupationnelles. Par exemple si on parle du contenu de l’assiette, les gens sont tellement dans ces logiques ici, qu’on va dire "non, ça ne va pas intéresser les habitants". Parce que, eux, sont convaincus par ça et parce que, eux, ça ne les intéresse pas. Et c’est vrai que si tu n’as pas une certaine forme de recul, tu peux y croire. Mais, non, ça peut intéresser. Tout dépend de la manière dont c’est amené. Il ne faut pas nécessairement travailler qu’à la demande mais il faut se demander comment on va amener le projet, comment on va inciter les gens à s’y intéresser.


    C.H. : Et avoir cette logique là, vouloir faire de l’« occupationnel », vouloir nous dissuader d’aborder ces thématiques-là dans les quartiers plus « populaires », est-ce que ça n’a pas comme conséquence de cloisonner les quartiers ?


    A.O. : Oui, c’est une manière de cloisonner pourtant ça a du sens pour les gens. Moi, je parle de ces thématiques, l’agro-écologie, le bio, la mondialisation… Quand tu regardes, je prends l’exemple de mon père. Mon père est paysan, c’est un fermier à la base. Au pays, il travaillait des terres agricoles, il avait des orangeraies, etc. Il travaillait la terre de ses mains, tu vois... Ma mère, lorsque je parle avec elle, elle me dit qu’elle faisait du levain quand elle était petite. Pour faire le pain, il n’y avait pas de levure chimique. Maintenant, elle me dit qu’elle aimerait réapprendre cette technique. En fait, beaucoup de nos parents sont intéressés par ça parce qu’ils l’ont vécu, eux-même.


    Nous avons un projet au Peterbos autour de l’apiculture et de l’agro-écologie. Et on a discuté avec les habitants, ce sont des gens qui nous disent qu’ils faisaient ça au pays, que ça les intéresse, qu’il aimeraient bien planter et produire les aliments et ainsi de suite.


    Je pense que ça intéresse les habitants. J’ai fait des projets avec les jeunes sur le bio, ça fonctionne. Le problème, et j’ai un avis critique assez tranché sur les travailleurs sociaux, c’est que je pense que ça n’intéresse pas les travailleurs sociaux. Ils ne sont pas très formés et ils disent que ça n’intéresse pas le public mais fondamentalement, ce sont eux qui ne sont pas emballés par ça. S’ils se motivent pour cela dans leur quotidien, ils auront envie de le partager avec d’autres, ils deviendront porteurs de l’initiative.


    Tout dépend de la manière d’amener les choses. Il ne faut pas culpabiliser les gens, leur dire que s’ils ne font pas attention, on va vers l’extinction des êtres humains… Il ne faut pas leur faire porter tout ça, surtout avec des citoyens qui ont déjà des difficultés. Je pense qu’on peu ramener la chose en la liant à leur bien-être alimentaire, et partant de choses positives…


    Ici, on a eu un projet avec des jeunes pour mettre en place une coopérative bio pour fournir des paniers bio aux citoyens et ça a fonctionné… On fait les « Midis de l’Alhambra » pour accueillir des jeunes et leur proposer un repas équilibré, une soupe… Tout cela, on doit le travailler avec les nouvelles générations.


    C.H. : Dans des quartiers comme Ixelles, on a l’impression que les projets qui vont dans ce sens fleurissent, que les magasins bio poussent comme des champignons, que des sujets comme l’agro-écologie sont abordés avec les jeunes, que les alternatives sont encouragées… et à Cureghem ça semble moins le cas. Pourquoi ?


    A.O. : A Ixelles, il y a une population plus aisée, des expatriés, des gens qui ont les moyens… A Cureghem, il y a une certaine réalité socio-économique et historique qui fait que ça ne semble pas être une priorité pour le politique. Mais c’est faux. Quand tu regardes les baromètres de la santé, par exemple, dans le quartier, le taux de mortalité est plus élevé, on va plus être atteints de maladies cardiovasculaires, de diabète, de problèmes de cholestérol… Ce sont des maladies qui sont liées à l’alimentation.


    C.H. : Il y a donc un intérêt…


    A.O. : Oui, clairement, il y a un intérêt mais je pense qu’au niveau politique, ce n’est pas « électoralement » intéressant. C’est un risque de ramener ces sujets-là au niveau politique dans nos quartiers. Mais on peut le ramener autrement, on pourrait parler des cantines des écoles. Si le politique propose des projets pour améliorer l’offre des cantines, ça va parler aux familles.


    C.H. : C’est le cas sur Schaerbeek où les cantines des écoles primaires et des crèches sont passé en bio…


    A.O. : Oui mais là, comme à Ixelles, Écolo est fort représenté. Et attention, l’écologie ne devrait pas être portée seulement par Écolo, c’est un enjeu qui devrait être porté par tous les partis politiques. Et les associations doivent être derrière.


    C’est comme les problèmes scolaires, ce sont des problèmes systémiques. Ça fait 15 ans que l’on lutte contre le décrochage scolaire, si on agit que sur l’école, ça ne suffira pas. Car il y a d’autres difficultés, d’autres réalités. On sait que les problèmes liés à l’alimentation, pour des gamins, c’est super important mais on ne peut pas agir que sur les conséquences. Il faut aussi agir sur les causes, mettre les choses en lien… Pour ce qui est lié à l’écologie, la mondialisation, c’est la même chose. « Il faut penser globalement pour agir localement » comme on dit.


    C.H. : En ce qui concerne la mondialisation justement, est-ce que les habitants de quartiers comme Cureghem sont aussi bien « protégés » contre les conséquences de la globalisation que les autres ?


    A.O. : Il faut informer. Nous sommes concernés par la mondialisation : Amazon qui livre n’importe quoi chez vous, Ryan Air et ses billets à 10 euros… Les gens d’ici ne savent pas ce qu’il y a derrière et donc ils voient d’abord l’opportunité économique. Nous sommes à la fois les victimes et les bourreaux dans ce système. Aller voir la famille au bled pour ce prix-là, c’est super. Mais on ne voit pas ce qu’il y a derrière, l’exploitation des travailleurs…


    La question, c’est d’être conscients des réalités mondiales. Il faut encourager une certaine forme de « sacrifice », savoir s’impliquer même si on ne bénéficie pas directement du fruit de notre investissement. Et nous avons un rôle important à jouer, nous sommes des structures d’éducation. Notre rôle, c’est d’éduquer, d’aider à porter un autre regard. Et c’est crucial, la solidarité dans les quartiers, il y en a beaucoup, avec les voisins, etc. Mais la solidarité, elle doit être mondiale, ils faut que les gens se rendent compte qu’à Abidjan, il y a quelqu’un qui est dans les mêmes conditions qu’eux, peut-être dans un autre contexte mais ils souffrent du même problème. Et là, la classe politique ne fait pas assez. On cloisonne, on est dans des logiques d’assistanat et tout cela contribue à une forme de domination.


     


    C.H. : Merci Ahmed Ouamara.

  • Black Lives Matter : pour les écologistes, le silence ne doit plus être une option

    Du 26 juin 2020 au 31 juillet 2020


    Ce confinement et les nombreux événements ici en Belgique et partout dans le reste du monde, exacerbe les inégalités criantes et systémiques et révèle selon nous l’urgence de se positionner face à ce qui nous arrive. En ce sens, nous pensons important de vous relayer comme pépite pour ce mois-ci la réfléxion étoffé de Julien Didier du réseau Mycelium. Comme le dit Djamila Ribeiro, féministe noire, chercheuse en philosophie politique et activiste : "Le silence rend l’individu éthiquement et politiquement responsable de la perpétuation du racisme. Le changement dans la société ne se fera pas uniquement avec des dénonciations, ou la répudiation morale du racisme : il dépend avant tout, de postures à prendre et de l’adoption de pratiques antiracistes." 


    Crédit photo (ci-dessus) :Thomas Baudouin - Wide Open.


    Source de l’article, site de Mycelium : ici



    "Face à l’indignation généralisée causée par la mort de
    George Floyd et aux mobilisations importantes ayant lieu aux États-Unis
    et dans le monde, nous voulons questionner le silence de beaucoup de
    mouvements écologistes au sujet des questions de racisme et de violences
    policières. Plus qu’un soutien timide, il est nécessaire selon nous que
    les mouvements écologistes apprennent à se positionner sur ces
    questions et à prendre part activement à la lutte contre le racisme,
    mais sans y voler la place des personnes concernées. Voici pourquoi.


    Vous avez difficilement pu rater l’information : le 25 mai dernier,
    George Floyd était assassiné à Minneapolis par un policier le maintenant
    à terre jusqu’à l’étouffer et le tuer. Ce crime n’est malheureusement
    qu’un seul cas parmi un longue liste de personnes noires tuées aux
    États-Unis par la police, après Breonna Taylor, Tony McDade, Ahmaud Arbery et bien d’autres avant elles et eux.


    Mais celui-ci a été le déclencheur d’une vague d’indignation et de protestation très forte aux États-Unis, où
    d’énormes manifestations et mouvements de révolte ont lieu dans plus de
    300 villes américaines dans les 50 états. Au nom du slogan et du
    mouvement Black Lives Matter, ces millions de personnes demandent que
    justice soit faite et que cessent les crimes répétés et impunis contre
    des personnes noires,
    qui font face à un risque d’homicide par la police beaucoup plus élevé que le reste de la population.


    Alors que de très nombreux mouvements sociaux à travers le monde ont montré leur soutien au mouvement Black Lives Matter, on
    peut observer un silence assez important dans les mouvements
    écologistes, peu habitués à parler de violences policières ou de racisme
    systémique
    . Pourtant, nous pensons que rester silencieux.se.s
    face à ces questions n’est plus une option, y compris lorsque notre
    engagement social se concentre sur les questions écologiques et
    peut-être surtout pour cette raison.

    Derrière un soutien de façade, la difficulté à réellement prendre position


    Beaucoup de militant.e.s écologistes se considèrent
    « progressistes », se proclament en soutien d’une plus grande égalité et
    contraires aux idéologies racistes et suprémacistes. De même, les
    mouvements écologistes ne sont en général pas considérés a priori comme
    étant hostiles à la lutte contre le racisme, hormis des franges conservatrices ou réactionnaires dont il ne faut pas nier l’existence et la capacité de nuisance.


    Pourtant, il est encore souvent compliqué d’obtenir des
    prises de position claires au sein de beaucoup de mouvements et
    d’organisations écologistes ou environnementalistes
    et les
    personnes qui tentent de faire bouger les lignes font souvent face à des
    arguments tels que « ce n’est pas notre priorité principale », « ça
    risque de diviser nos membres », « l’écologie doit être un combat pour
    tout le monde », « c’est évident qu’on n’est pas racistes » ou encore
    « oui c’est important, mais la réelle urgence c’est le changement
    climatique ».


    Le débat en restera souvent là, surtout quand la question n’est
    soulevée qu’à l’occasion d’événements faisant la une de l’actualité,
    tels que la mort de Georges Floyd ou des insultes lors d’un festival de
    musique, puisque, depuis la perception des personnes qui n’en font pas
    l’expérience, en-dehors de ces événements épisodiques, le racisme
    n’existe pas au jour le jour.


    Selon nous, plus qu’un problème de priorité dans l’agenda, il apparait à travers ces attitudes que nos
    mouvements sont en fait au mieux ignorants ou au pire mal à l’aise avec
    la question du racisme, quand il ne contribuent pas eux-même à
    invisibiliser la lutte antiraciste
    comme lors de l’action
    « Occupy for Climate » organisée en dernière minute le même jour que la
    manifestation nationale contre le racisme, en mars 2019. On peut aussi y
    déceler la peur d’offusquer une partie de nos bases militantes, qui se
    pense sans doute ouverte d’esprit mais qui sera vexée lorsqu’on aborde le privilège lié au fait d’être blanc.he
    ou aura des difficultés à concevoir l’importance de combats
    antiracistes actuels, tels que la dénonciation du racisme derrières des
    figures folkloriques et carnavalesques, le démontage de statues
    glorifiant l’histoire coloniale de la Belgique ou la lutte contre les
    violences policières auxquelles sont confrontées les personnes racisées
    (c’est-à-dire qui sont victimes de racisme).

    L’écologie sans l’antiracisme, un non-sens


    En choisissant de ne pas parler de cette question, nous nous tirons pourtant une balle dans nos pieds écologistes, car nous
    ne comprenons pas à quel points les causes écologistes, décoloniales et
    antiracistes sont liées à leurs racines, pour trois raisons au moins
    .


    Premièrement, quand nous critiquons les modèles de développement
    capitalistes et fondés sur la croissance comme étant les principaux
    responsables des crises écologiques, nous oublions trop souvent que le capitalisme n’a pu mener une telles entreprise de destruction qu’en étant étroitement lié à la colonisation et l’exploitation de peuples et des territoires hors de l’Europe. Malcolm Ferdinand rappelle ainsi dans son essai « une écologie décoloniale »
    à quel point il est important de comprendre que les racines de la
    destruction écologique se trouvent dans le développement d’un « habiter
    colonial » de la terre, qui réduit la terre, les femmes et les
    populations non-blanches à l’état d’objets pour se permettre de les
    exploiter. La colonisation a engendré la déforestation des forêts
    tropicales, l’exploitation de millions d’êtres humains, le développement
    de monocultures intensives et a posé les bases actuelles de la
    mondialisation. Pour justifier cette entreprise de domination, il
    fallait aussi un argument civilisationnel, et c’est à ce moment que le racisme moderne a été construit comme un système de valeur permettant de justifier la domination et l’exploitation des populations réduites en escalavage. 


    Deuxièmement, par son ambition universaliste, l’écologie (et encore
    plus les mouvements de luttes climatiques) se veut une cause qui
    concerne l’entièreté de la population, puisque nous serions « tous dans
    le même bateau » face aux catastrophes écologiques et climatiques.
    Cette lecture de la situation se veut certes altruiste, mais elle
    occulte le fait que les catastrophes écologiques frappent toujours plus
    vite et plus fortement les populations paupérisées et marginalisées, à
    l’échelle du monde et au sein de chaque pays ou région. Cela inclut les
    femmes, les personnes LGBTQI+, les populations indigènes,…ainsi que les
    personnes non-blanches, en particulier noires. Les effets du racisme
    sont structurels et multiples et affectent la santé physique, la santé
    mentale, l’accès aux études, à un emploi, à un logement décent, et à un
    espace public non-menaçant. Tous ces facteurs renforcent très fortement
    la vulnérabilité des personnes racisées, qui souffrent avant d’autres de
    canicules, de pénuries alimentaires, de la sécheresse ou encore des traumatismes psychiques causés par ces catastrophes, qui sont renforcés par les traumatismes issus du racisme . Nous
    devons donc comprendre que lutter contre les effets destructeurs de 
    futures catastrophes écologiques passe dès maintenant par la lutte
    contre la marginalisation et l’exclusion de groupes sociaux entiers, y
    compris en Belgique
    .


    Enfin, il est aisé de constater que les mouvements écologistes sont
    très majoritairement composés de personnes blanches de classe moyenne et
    supérieure. On entend souvent que cette homogénéité sociale serait due
    au manque d’intérêt des personnes non-blanches, qui ne partageraient pas
    la même conscience écologique (par un argument issu du racisme
    culturel) ou parce qu’elles auraient d’autres sujets de préoccupation
    plus urgents (ce qui serait en fait déjà complètement légitime). Or, de
    récentes enquêtes menées aux États-Unis montrent que les personnes non-blanches se déclarent en général plus préoccupées par les questions environnementales
    que les personnes blanches. En réalité, avoir des difficultés à obtenir
    un emploi ou un logement décent n’empêche pas de se soucier de la
    qualité de l’air qu’on respire, ces questions peuvent au contraire se
    renforcer. Si des personnes intéressées par les questions
    écologistes ne se retrouvent pas dans nos mouvements, cela signifie que
    s’y perpétuent des mécanismes d’exclusion et le fait de ne pas vouloir
    aborder plus clairement les questions de racisme y contribue sans doute
    .
    Ce faisant, nos mouvements se coupent d’une partie entière de la
    population et de ses revendications, maintenant de fait une division
    bien plus profonde que celle qui serait causée par une discussion
    inconfortable sur le racisme dans un mouvement majoritairement blanc.

    « Ne pas être raciste ne suffit pas, il faut être antiraciste »


    Reste maintenant à savoir comment les mouvements écologistes peuvent
    se rendre activement solidaires de la lutte antiraciste et comment le
    faire de manière juste, notamment sans reproduire eux-mêmes de
    dominations qu’ils cherchent à combattre.


    Précisons d’abord de ce dont on parle quand on parle de racisme. La
    plupart des personnes le définissent comme l’expression explicite de
    haine, de rejet ou de supériorité envers une personne du fait de sa
    couleur de peau ou de son origine et c’est souvent la notion qui nous a
    été enseignée, à l’école par exemple. Dans cette optique, la solution
    privilégiée pour lutter contre le racisme est avant tout d’affirmer
    l’égalité de toutes les personnes et de rappeler qu’il n’existe pas de
    races biologiques et donc qu’il n’y a aucune justification à nous
    traiter différemment selon notre origine ou notre couleur de peau. Cette conception universaliste de l’antiracisme
    juge nécessaire d’effacer la notion de race pour mieux la combattre et
    il est d’ailleurs courant de rencontrer des militant.e.s
    « progressistes » qui refusent d’être assigné.e.s à une appartenance
    raciale (blanche le plus souvent)
    , qui proclament « ne pas voir les couleurs » ou être des citoyen.ne.s du monde.


    Néanmoins, cette conception est de plus en plus jugée insatisfaisante par les personnes subissant le racisme, car en
    proclamant l’égalité (comme un but déjà atteint) et en effaçant la
    notion de race, elle en vient à empêcher de nommer le racisme et
    favorise le déni des dominations toujours existantes. Elle ne permet pas
    non plus d’analyser les questions de racisme sous un angle systémique
    ,
    c’est-à-dire en prenant en compte le fait que le racisme ne se limite
    pas à des actes de haine ou d’agression individuelles, mais inclut aussi
    des formes collectives, culturelles, institutionnelles ou légales de
    racisme, qui existent toujours malgré le fait que le racisme soit
    officiellement condamné par la loi. Par exemple, la faible présence de
    personnes noires dans les médias, le taux d’emploi plus faible à diplôme
    égal ou le taux plus élevé de personnes noires tuées par la police sont
    des manifestations du racisme systémique. Ces formes de racisme sont
    souvent bien plus complexes à identifier et à combattre, d’autant plus
    qu’elles peuvent se perpétuer malgré nos bonnes volontés individuelles.


    C’est pourquoi il est nécessaire de renouveler notre conception du
    racisme et de l’antiracisme, pour y inclure la conscience que des
    siècles de racisme institutionnalisé ne peuvent être effacés d’une
    seule loi : nous évoluons toujours dans une société raciste, qui
    organise une hiérarchie entre les personnes, selon leurs traits
    physiques (ainsi que leur nom ou d’autres caractéristiques
    reconnaissables) et qui accorde aux personnes perçues comme blanches le
    statut de norme supérieure, au contraire des personnes perçues comme
    non-blanches.
    Cette hiérarchie s’exerce aussi entre les
    personnes non-blanches et place, partout dans le monde, les personnes
    noires au plus bas de l’échelle. Si seule une petite minorité de la
    population croit encore aujourd’hui au concept de race biologique, nous
    devons reconnaitre que la « race sociale » est une réalité sociologique
    qui détermine notre société, à travers ses références culturelles, ses
    normes de beauté, son organisation économique, son système d’éducation
    ou encore son humour.


    On comprend alors que, comme le rappelle puissamment Angela Davis,
    « dans une société raciste, il ne suffit pas d’être non-raciste, nous
    devons être antiraciste ». Ceci nécessite un travail actif de
    déconstruction de mécanismes sociaux, culturels, institutionnels et de
    schémas inconscients en nous. Dans cette optique, rester
    silencieux.se.s face aux dominations raciales qui existent dans la
    société nous rend de facto complices de ces dominations
    puisque
    personne ne peut être neutre ou hors du jeu dans une société raciste : 
    c’est un système qui conditionne l’ensemble de la société et qui nous
    assigne tou.te.s à des places, dominantes ou dominées
    .


    Prétendre s’extraire seul.e de ce système n’est qu’une illusion
    réservée aux personnes qui ne subissent pas le racisme et le chemin
    commence par le fait de reconnaître que, en tant que membres du groupe dominant, nous portons tou.te.s en nous du racisme, puisqu’il est impossible d’évoluer dans une société en étant imperméables à ses normes. 
    Il s’agit donc d’un chantier qui concerne l’ensemble de la société et
    appelle toutes ses composantes à prendre leurs responsabilités, même
    quand nous estimons déjà « ne pas contribuer au racisme ». Voici
    quelques pistes de réflexion qui peuvent guider nos mouvements dans
    cette tâche :

    • Reconnaître l’existence du racisme systémique et ses effets. En Belgique, le discours officiel sur les questions de racisme se limite encore très souvent à une version morale et individuelle, qui élude les effets systémiques de celui-ci. Nous devons reconnaître que, si l’histoire des États-Unis est très différente de celle de la Belgique, notre pays a également sa propre histoire coloniale et de racisme anti-noir.e (ou négrophobie) entretenu jusqu’à aujourd’hui, qui se caractérise notamment par un taux de chômage quatre fois plus élevé chez les personnes afrodescendantes, quand 60% d’entre elles sont diplômées de l’enseignement supérieur (contre 33% dans l’ensemble de la population). Il faut reconnaître également que les violences policières à l’encontre des personnes noires et arabes existent aussi en Europe. En témoigne le mouvement « Vérité et Justice pour Adama" en France, créé suite à la mort d’Adama Traoré lors d’un contrôle policier où il a été plaqué sur le ventre par trois policiers (la même technique que celle qui a tué Georges Floyd), ou les mobilisations en Belgique suite à la mort d’Adil et de Mehdi, deux jeunes garçons belges racisés tués à quelques mois de distance suite à une collision de leur scooter avec une voiture de police lors d’un contrôle policier.
    • Agir dans nos propres mouvements et balayer devant notre propre porte, avant de nous féliciter de notre antiracisme à l’extérieur. Comme déjà écrit, un travail important doit être fait pour identifier et combattre les freins multiples empêchant des personnes noires (et non-blanches en général) de se sentir légitimes, comprises et à l’aise dans les mouvements écologistes. Ceci passe par une réflexion sur nos pratiques, mais aussi sur nos discours qui abordent très souvent les questions écologiques depuis le regard des personnes blanches uniquement. Cela passe aussi par le fait d’être conscient.e.s de l’histoire coloniale et raciste des premiers mouvements environnementaux, pour mieux comprendre en quoi aujourd’hui nous pouvons encore développer une vision coloniale de l’écologie, et par la lutte contre les mouvements réactionnaires et racistes se revendiquant de l’écologie. Le privilège blanc se marque entre autre par le fait que des personnes blanches qui parlent de racisme seront plus facilement écoutées par d’autres personnes blanches, ce qui contribue à invisibiliser la voix des personnes concernées par leur propre lutte. Tout en donnant la parole tant que possible à des personnes racisées dans nos mouvements pour lutter contre cette invisibilisation (et pas que pour parler de racisme), nous avons aussi la responsabilité de soulever ces questions dans les espaces où il n’y a que des personnes blanches.
    • Nous solidariser de mouvements antiracistes en cherchant une juste place. Beaucoup de mouvements existants en Belgique menés par des personnes concernées, tels que les mouvements pour les droits des sans-papiers (privés de droits humains fondamentaux du fait d’une politique migratoire raciste, faut-il le rappeler), les mouvements de lutte contre les répressions policières, des mouvements visant à mieux faire connaître la mémoire coloniale ou à former au militantisme décolonial peuvent avoir besoin de soutien, d’autant plus qu’ils sont en général très mal financés (il est très difficile en Belgique pour une organisation en majorité non-blanche d’obtenir des financements publics), ont un plus faible accès aux médias et font face à des réactions racistes plus violentes lors de leurs actions. Néanmoins, nous devons faire attention à nos réflexes paternalistes ou de « sauveur blanc » et penser à des formes de solidarité qui ne soient pas faites pour nous mettre en avant et voler ainsi la lutte aux personnes premièrement concernées. Cela signifie entre autres de vérifier qu’en cas d’actions de solidarité, ou d’alliances entre plusieurs organisations, les personnes non-blanches disposent bien du leadership et de la capacité de décision stratégique, étant celles qui seront touchées par les potentiels bénéfices de l’action ou en payer le coût s’il y a un retour de bâton. Dans un récent post sur les réseaux sociaux, Aïda Yancy, militante noire antiraciste, queer et féministe, dénonçait le danger de l’alliance performative en expliquant que les premiers appels à manifester au nom de Black Lives Matter en Belgique ont été lancés par des personnes non-noires, éblouies par la visibilité soudaine de cette cause mais qui, en agissant sans concertation avec les personnes concernées, invisibilisent les organisations noires impliquées depuis de nombreuses années sur ces questions et ne mesurent pas le risque que représente pour les personnes noires une telle manifestation non autorisée en période de confinement.
    • Questionner nos notions souvent simplistes de violence et de non-violence. La question de la non-violence est assez centrale au sein de beaucoup de mouvements écologistes, de même qu’au sein de beaucoup de mouvements antiracistes. Toutefois l’idée de non-violence peut exprimer des choses très différentes d’une personne à l’autre, d’un mouvement à l’autre et on a pu voir ces derniers mois des mouvements écologistes être critiques envers les stratégies utilisées par d’autres mouvements sociaux, tels que les gilets jaunes ou ici lors des manifestations aux États-Unis. Comme le note Juliette Rousseau, la non-violence ne doit jamais s’envisager comme un impératif moral fixe et détaché des violences systémiques que nous subissons ou dont nous profitons, selon qu’on fait partie d’un groupe dominé ou dominant. Ainsi, juger de la violence de mettre le feu à du mobilier urbain, sans vouloir regarder la violence quotidienne infligée à des personnes pauvres ou racisées, nous cantonne à une vision de la non-violence au service de l’ordre social en place, comme nous le rappelle aussi Starhawk. Cette position est d’autant plus violente, quand nous le faisons au nom de leaders de luttes antiracistes ou anticoloniales, tels que Rosa Parks ou Martin Luther King, en ne retenant qu’une lecture simpliste de leurs propos et en oubliant qu’iels étaient actif.ve.s dans des mouvements plus larges, qui développaient différentes stratégies de lutte. Le discours théorique binaire sur violence et non-violence doit donc laisser la place à des discussions ouvertes sur les différentes stratégies, leurs risques et opportunités, en gardant toujours à la conscience que la répression policière et judiciaire sera toujours plus dure envers les personnes racisées, ce qui nécessite de leur donner une voix prépondérante dans ces discussions.
    • Questionner la police, dans son fonctionnement, mais aussi dans son rôle. Comme le révèle l’assassinat de Georges Floyd et bien d’autres avant lui et après lui, les violences policières sont au cœur de la problématique du racisme. Les violences policières ne peuvent être résumées à des actes individuels de dérapages commis par quelques « pommes pourries » comme on l’entend trop souvent. Si ces violences n’étaient le fait que de quelques individus isolés, elles auraient été condamnées et stoppées depuis longtemps et ces actes ne peuvent être commis à répétition que parce qu’il y a une impunité et un silence de la part des collègues, de la hiérarchie et de la société. Nous devons donc interpeller l’institution policière dans son ensemble, ainsi que les autorités politiques qui la dirigent, pour entamer un travail de déconstruction du racisme au sein de la police (qui s’exerce d’ailleurs aussi envers les personnes racisées y travaillant). Néanmoins, cette réflexion sera toujours insuffisante si nous n’y incluons pas également une réflexion plus fondamentale sur les rôles et outils de la police. Comme le démontrent magistralement Assa Traoré et Angela Davis, la police est fondamentalement construite comme une organe répressif au service d’un système de justice carcéral, qui reproduira toujours des dominations d’ordre raciales ou sociales. Angela Davis estime que « ce dont il s’agit, c’est de penser l’abolition de la police en tant que mode de sécurité », ce qui nous oblige à penser des modes de sécurité non militarisés qui nous protègent réellement tou.te.s, dans une perspective antiraciste, mais aussi féministe et anticapitaliste.
    • Explorer les croisements féconds entre analyses antiracistes, décoloniales et écologistes. Reconnaître la profonde imbrication de ces questions permet d’ouvrir à des champ fertile d’analyses et à de nouvelles perspectives de lutte. C’est ce que fait le mouvement de justice environnementale, créé à la fin des années 80 aux États-Unis, qui met à jour un racisme environnemental en montrant que les communautés non-blanches sont plus exposées à des environnements pollués ou toxiques et voient leurs revendications à un environnement sain moins entendues que les communautés blanches. Malcolm Ferdinand quant à lui propose de penser de manière commune les luttes écologistes et les luttes décoloniales, pour penser la « double fracture » environnementale et coloniale. Il nous invite à envisager des manières de « faire-monde » entre « celles et ceux qui, humains ou non-humains, trouveront des formes de vie et d’action qui rassemblent, contre toute éthique coloniale ou esclavagiste ». Ces analyses sont encore trop peu connues et diffusées dans l’espace francophone et il est nécessaire de soutenir plus de recherches dans ce domaine, en étant à nouveau attentif.ve.s à ce qu’elles ne soient pas menées que par des personnes blanches.


    Ce ne sont ici que des premières pistes d’action, qui impliquent
    pourtant déjà beaucoup de travail et de questionnements. Tant d’autres
    choses méritent d’être écrites et nos mouvements majoritairement blancs
    ont un énorme déficit de connaissance et de pratique en ce qui concerne
    les questions antiracistes ainsi que sur les croisements entre écologie
    et questions raciales, ce qui doit nous encourager à continuer à nous
    documenter et nous questionner, surtout quand nous ne subissons pas
    directement le racisme. N’oublions pas à ce sujet qu’avoir le choix de
    nous éduquer sur les questions de racisme est en réalité un privilège,
    face à toutes les personnes qui n’ont pas eu le choix de l’apprendre à
    travers leurs corps et les violences physiques et mentales subies depuis
    leur naissance. Faisons-en donc bon usage.


    Ecrit par Julien Didier


    Merci à Bénédicte Allaert, Betel Mabille et Marc Decitre pour leur relecture attentive et leurs remarques très pertinentes.

    Pour continuer la réflexion :

    • « The climate movement’s silence. On insidious anti-blackness in climate activism, and the rise of Climate Chads. » écrit par Emily Atkin pour Heated (l’idée de cette publication et plusieurs des arguments développés ont été inspirés par cet article écrit en anglais)
    • « Écologie politique et décolonisation : une alliance primordiale » écrit par Kalvin Soiresse Njal pour Etopia.
    • « Une écologie décoloniale » écrit par Malcolm Ferdinand, aux éditions Seuil (une interview de l’auteur est écoutable dans le podcast Afrotopiques)
    • « La nature est un champ de bataille » écrit par Razming Keucheyan, aux éditions Zones (un des seuls ouvrages en français traitant principalement de la question du racisme environnemental et de la justice environnementale, mis en ligne gratuitement ici)
    • « Les allié.e.s de la lutte antiraciste« , étude écrite par Betel Mabille pour BePax
    •  « L’antiracisme commence avec la déconstruction du privilège blanc« , écrit par Amandine Gay dans Slate.fr
    • « Être blanc.he, le confort de l’ignorance« , étude écrite par Nicolas Rousseau pour BePax
    • « Put your money where your mouth is« , une liste reprenant des organisations et activistes luttant en Belgique contre le racisme, la négrophobie et le (néo-)colonialisme, qui ont besoin de soutien financier. Ces organisations sont toutes composées principalement de personnes concernées par ces questions.
    • « Angela Davis et Assa Traoré, regards croisés« , interview parue dans Ballast
    • « Pour une rupture politique avec le système policier« , écrit par Fatima Ouassak pour Mediapart

    • « The answer to police violence is not ‘reform’. It’s defunding. Here’s why« , article écrit par Alex Vitale paru dans The Guardian (anglais)

    • «  Écolos, antiracistes, féministes… Nous devons nous lier ensemble contre le système  », interview de Juliette Rousseau pour Reporterre
    • Le podcast « kiffe ta race » qui aborde de nombreux thèmes liés au racisme, avec notamment un épisode sur l’héritage colonial belge et un épisode sur les violences policières.


    Crédit Image : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Black_Lives_Matter_Protest.jpg ( [Creative Commons->https://en.wikipedia.org/wiki/en:Creative_Commons] [Attribution-Share Alike 2.0 Generic->https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.en] )


     

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